"Nous devons comprendre que si ce vice continue à se répandre en Allemagne sans que nous puissions le combattre, ce sera la fin de l'Allemagne, la fin du monde germanique. La tâche n'est malheureusement pas aussi facile pour nous qu'elle le fut pour nos ancêtres. Pour eux, ces individus représentaient des cas isolés, des anormaux. L'homosexuel, que l'on appelait «Urning », était jeté au fond d'un marais. Ceux qui trouvent ces cadavres dans les marais ne se doutent certainement pas qu'il s'agissait dans quatre-vingt-dix cas sur cent d'homosexuels qui avaient été jetés tout habillés dans les marécages. Il ne s'agissait pas d'une punition. C'était simplement l'extinction d'une vie anormale. Il fallait les écarter, de la même manière que nous arrachons les orties et que nous en faisons des tas pour les brûler. Il ne s'agissait pas d'une vengeance : l'individu concerné devait disparaître."
Texte : Discours sur l'homosexualité, Heinrich Himmler (1937)...
Photo : Policier et membre de la SA en patrouille dans les rues de Berlin (1933)
"Même un paysage tranquille, même une prairie avec des vols de corbeaux, des moissons et des feux d'herbe, même une route où passent des voitures, des paysans, des couples, même un village pour vacances, avec une foire et un clocher peuvent conduire tout simplement à un camp de concentration. Le Struthof, Oranienburg, Auschwitz, Neuengamme, Belsen, Ravensbrück, Dachau, Mauthausen furent des noms comme les autres sur les cartes et les guides."
Texte : Nuit et Brouillard, Jean Cayrol, Fayard, 1997.
Photo : Trois photos du camp de concentration d'Oranienburg, près de Berlin, prises en 1933. Le système est alors embryonnaire. Placés sous la supervision de la police et des SA, les premiers détenus (essentiellement des opposants politiques) arrivent au camp dès mars 1933. Le 20 mars 1933, soit moins de deux mois après l'arrivée au pouvoir d'Hitler, les nazis ouvrent le camp de concentration de Dachau, près de Munich.
"Les homosexuels masculins firent partie des premières catégories de détenus à rejoindre les camps. Les premiers déportés homosexuels ont été internés cinq ans avant le début de la déportation des Juifs pour des motifs raciaux. Dachau a accueilli ses premiers détenus homosexuels dès 1934."
"Dans leur grande majorité, les lesbiennes déportées dans les camps l'ont été pour des motifs autres que le délit d'homosexualité."
Texte :De l'Eldorado au IIIe Reich, G. Koskovich...
Photo : Mirador du camp de Dachau (orig : USHM)
"La décision de supprimer Ernst Röhm fut [...] prise par Hitler, qui confia cette tâche à Goering et à Himmler, trop heureux tous les deux de se débarrasser de ce puissant rival. Ils feront alors courir le bruit qu'Ernst Röhm préparait un putsch et, forts de ce prétexte, ils enverront les SS massacrer l'état-major de la SA qui se trouvait réuni dans un hôtel de Bad Wessee. Ce sera la fameuse Nuit des longs couteaux du 30 juin 1934, qui fera plus de deux cents morts, car on profitera de cette opportunité pour régler d'autres comptes... On a sans doute affirmé par la suite que l'homosexualité de Röhm ne fut pas la cause principale de son élimination, et qu'elle ne constitua qu'un prétexte pour éliminer un personnage qui pouvait devenir politiquement dangereux. Au-delà des affirmations divergentes que les uns et les autres ont pu émettre à cet égard, il reste l'"explication" qu'ont donnée eux-mêmes les nazis et qui fit l'objet, le 1er juillet 1934, d'un communiqué officiel de leur bureau de presse : "L'opération d'arrestations offre moralement des images si affligeantes que toute trace de commisération devrait disparaître."
Texte :Le Triangle Rose, Jean Boisson...
Photo : Carte postale représentant Ernst Röhm lors d'un rassemblement à Dortmund en 1933 (orig : USHM)
"Les homosexuels constituaient une minorité relativement insaisissable. Les juifs représentaient une cible beaucoup plus facile. Ils indiquaient leur religion sur les formulaires de recensement, leurs certificats de naissance et autres documents administratifs. Les communistes, la principale cible des nazis en 1933, pouvaient également être identifiés grâce aux listes des membres du parti. La plupart des homosexuels étaient relativement invisibles. Le fait est que les nazis ne sont jamais réellement parvenus à savoir comment identifier les homosexuels, ou à les localiser. Cette simple inaptitude aurait en elle-même suffi à leur interdire la mise en oeuvre d'un "holocauste homosexuel" s'ils en avaient eu l'intention."
Texte : Why bother about homosexuals?, Geoffrey J. Giles, USHM
Photo : Buchenwald, hiérarchie du camp et membres de la police. (orig : USHM)
Nomenclature des différentes catégories de déportés dans les camps. Ce marquage, voulu et organisé par les nazis, avait deux objectifs : permettre l'identification rapide des motifs de déportation par la hiérarchie du camp, et introduire parmi les détenus une hiérarchie des privilèges fondée sur un système arbitraire de castes. Les "droit commun", identifiés par un triangle vert, se situaient au sommet de cette pyramide. Les homosexuels, identifiés par un triangle rose, déjà au ban de la société non carcérale et issus de milieux sociaux différents, très peu ou pas organisés, ne pouvaient bénéficier d'aucune solidarité communautaire.
Texte : Webmaster
Photo : Panneau répertoriant les divers insignes identifiant les déportés (orig : USHM)
"La politique anti-homosexuelle nazie ne visa jamais à traquer tous les homosexuels d'Europe. Elle concerna par principe les homosexuels allemands ou considérés comme allemands dans les territoires annexés ou rattachés au Reich – tels entre autres les Autrichiens, les Alsaciens et certains Lorrains. L'homosexualité, pour les mêmes raisons qui justifiait aux yeux des nazis qu'elle fut combattue dans les populations allemandes, n'avait pas à l'être au sein de populations non-allemandes, dont elle ne pouvait que contribuer à précipiter le déclin. Les homosexuels non-allemands ne furent expressément visés par la répression nazie qu'en cas de relations impliquant un ou des partenaires allemands."
Texte : Négation, dénégation : la question des triangles roses, M. Celse et P. Zaoui...
Photo : Photos anthropométriques de détenus homosexuels à Auschwitz. (orig : USHM)
"En 1939, Karl a 26 ans. Alors qu'il ne se doute de rien, la Gestapo vient l'appréhender chez lui. Plus tard, les fonctionnaires lui apprennent que quelqu'un l'aurait dénoncé pour infraction à l'article 175. Karl B. est mis en détention par la Gestapo. Quelques jours plus tard, un officier SS le force, sous la menace d'un revolver, à signer des aveux. Au bout de quelques semaines, sans même qu'il comparaisse devant un tribunal, il est transféré comme "triangle rose" dans le camp de concentration que l'on construit depuis décembre 1938 à Neuengamme, tout juste à trente kilomètres à l'est de Hambourg."
Texte :La déportation des homosexuels. Onze témoignages, Allemagne 1933-1945, Lutz van Dijk, Editions H&O, 2000.
Photo : Photo anthropométrique de Karl B., prise lors de son arrivée à Auschwitz. (orig : Editions H&O)
"La castration était alors conçue par les nazis comme un moyen prophylactique ou thérapeutique pour éradiquer l'homosexualité ou rééduquer les homosexuels. En 1935, le code pénal est modifié pour permettre la castration "volontaire" des délinquants sexuels condamnés au titre du Paragraphe 175. Le 20 mai 1939, le Reichsführer-SS Himmler autorise la castration forcée des délinquants sexuels. Leur consentement n'est pas requis, explique-t-il, car ces détenus savent qu'ils pourront être libérés une fois l'intervention réalisée avec succès. Il est fort probable cependant qu'avant cette date de nombreux homosexuels (en particulier ceux condamnés à de longues peines au terme de leur détention préventive) aient consenti à cette opération extrêmement mutilante."
Texte :Hidden Holocaust ?, Günter Grau
Photo : Avant et après la castration. N. Jensch, Untersuchungen an entmannten Sittlichkeitsverbrechern (orig : Hidden Holocaust ?, de Günter Grau).
"A Buchenwald, le médecin SS Erwin Ding pratique des castrations forcées sur les détenus homosexuels. Un certain nombre d'entre eux mourront des suites de ces interventions. D'autres jeunes détenus homosexuels seront également sélectionnés par le Dr Ding pour participer sous la contrainte à des expériences pseudo-médicales sur la fièvre typhoïde. En 1944, à Buchenwald, le médecin SS Vaernet (de son vrai nom Jensen) utilise des déportés homosexuels pour tester ses théories sur l'inversion de polarité hormonale. Il greffe sur les détenus des glandes synthétiques de son invention, dans le but de les ramener à la normalité."
Texte :De l'Eldorado au IIIe Reich, G. Koskovich...
Photo : Expérience pratiquée par le personnel médical de Buchenwald (orig : USHM)
Jedem das Seine (chacun son dû). "Les opposants idéologiques et politiques, autant qu'ils aient pu être combattus par les SS, faisaient partie de la société du camp. On les opprimait mais on les redoutait aussi. On ne livrait pas de véritable combat, en revanche, contre les groupes marginaux des asociaux et des homosexuels : ils étaient anormaux, nuisibles, superflus. A eux, le pouvoir du camp n'octroyait que la moquerie, le mépris et la mort." Texte :Triangles et signes distinctifs, Jean Le Bitoux...
Photo : Déportés devant le portail du camp de Sachsenhausenm, dans les environs de Berlin. De nombreux homosexuels ont péri dans ce camp (orig : USHM). Voir également photos récentes du camps de Sachsenhausen...
" Nous avions des brouettes et nous devions transporter de la terre pour faire une butte destinée à retenir les balles derrière les cibles du stand de tir. Après quelques jours, des groupes de SS vinrent pour s'entraîner au tir pendant que nous, nous travaillions. Naturellement nous ne voulions pas continuer pendant les exercices. Mais les kapos nous y contraignirent en nous menaçant de leurs gourdins ou de leurs fouets. Les balles sifflaient dans nos rangées. Beaucoup de nos camarades tombaient, certains blessés d'autres mortellement atteints. Et bientôt nous nous aperçûmes que les SS au lieu de tirer sur les cibles préféraient nous viser, nous les déportés : ils faisaient la chasse aux conducteurs de brouette."
Texte :Le tir aux pédés, Heinz Heger...
Photo : Déportés au travail dans la briquetterie du camp de Sachsenhausen. (orig : USHM)
Arbeit macht frei (Le travail rend libre).
"Les homosexuels masculins étaient affectés dans des proportions considérablement plus élevées aux travaux des Kommandos les plus pénibles et les plus dangereux, parmi lesquels la carrière et le rouleau compresseur de Dachau, la carrière de Sachsenhausen, les excavations de Dora, la carrière de Buchenwald ou les escoudades qui devaient ramasser les bombes intactes après les raids Alliés sur Hambourg."
Texte :De l'Eldorado au IIIe Reich, G. Koskovich...
Photo : Déportés tchèques au travail dans la carrière de pierres d'Oranienburg. (orig : Schwules Museum, Berlin)
"Jusqu'en 1942, afin de réduire le nombre de prisonniers, il était usuel que chaque camp envoie à différents moments un contingent d'une centaine de déportés, ou davantage, vers les camps d'extermination, où ces derniers étaient gazés ou tués par injection. Lorsque le doyen [du secrétariat du camp qui choisissait les futures victimes] était un déporté politique, on a toujours pu constater que la plus grande partie des déportés envoyés à l'extermination était formée, et de loin, de déportés au triangle rose." -- Heinz Heger, déporté à Auschwitz.
Texte :Triangles et signes distinctifs, Jean Le Bitoux...
Photo : Appel des détenus. Dessin de Walter Timm, Cycle Sachsenhausen (1945), condamné au titre du §175 et déporté au camp de Sachsenhausen de 1943 à 1945. (Orig : Homosexuelle Männer im KZ Sachsenhausen, Joachim Müller und Andreas Sternweiler, Schwules Museum Berlin, Verlag Rosa Winkel, 2000.)
"Ceux qui prétendent qu'on ne sait pas, ou qu'il s'agit d'un fantasme de folles, devront se rendre à l'évidence. Les carrières de Sachsenhausen où disparurent des commandos entiers de Triangles roses, où Heger a échappé à un stand de tir au pédé vivant, sont un Auschwitz homosexuel. De plus, lire ces pages ne constituera pas seulement un hommage — purement symbolique, hélas — à ces disparus, mais fera réfléchir. Plus que d'autres, nous devons nous sentir alertés, car, comme le dit Bertolt Brecht : “... le ventre est encore fécond d'où est sortie la bête immonde”.
Texte :Les hommes au Triangle Rose, le livre de Heinz Heger, Pierre Nouveau...
Photo : Pendaison sur la place d'appel. Dessin de Walter Timm, Cycle Sachsenhausen (1945), condamné au titre du §175 et déporté au camp de Sachsenhausen de 1943 à 1945. (Orig : Homosexuelle Männer im KZ Sachsenhausen, Joachim Müller und Andreas Sternweiler, Schwules Museum Berlin, Verlag Rosa Winkel, 2000.)
"Que l'on ne puisse, donc, parler de "solution finale" ou de "génocide" à l'égard des homosexuels ne minimise en rien l'horreur du crime commis à leur encontre. Il s'agissait bien, là aussi, d'un "crime contre l'humanité", commis là aussi au nom de la défense de la race (...) et commis là encore dans un luxe inouï de barbarie. D'après les rares témoignages qui sont aujourd'hui accessibles, il semblerait que les homosexuels connurent dans les camps des humiliations et des exactions de la part des nazis et des kapos, voire de certains autres détenus, parfois bien supérieures à celles subies par les autres déportés."
Texte :Négation,dénégation, Michel Celse et Pierre Zaouï...
Photo : Chef de bloc "Pistolen-Schubert". Dessin de Walter Timm, Cycle Sachsenhausen (1945), condamné au titre du §175 et déporté au camp de Sachsenhausen de 1943 à 1945. (Orig : Homosexuelle Männer im KZ Sachsenhausen, Joachim Müller und Andreas Sternweiler, Schwules Museum Berlin, Verlag Rosa Winkel, 2000.)
"Tandis que les hommes animés d'une ferme volonté de renoncer à leurs habitudes se montraient capables de supporter le travail le plus dur, on voyait les autres dépérir lentement. Selon leur constitution, leur déchéance physique était plus ou moins rapide. Incapables de renoncer à leur pratique, ils savaient qu'ils ne seraient pas libérés et cette tension psychologique contribuait sérieusement au dépérissement physique de ces natures, généralement hypersensibles. Il n'était pas difficile de prévoir une issue fatale chaque fois que la maladie ou la mort enlevait à l'un de ces hommes son "ami". Beaucoup d'entre eux se sont suicidés. Dans la situation où ils se trouvaient, "l'ami" représentait tout pour eux. Dans plusieurs cas, nous avons vu deux amis se donner simultanément la mort."
Texte :Les stages de guérison à Sachsenhausen, Rudolf Höss...
Photo : La morgue du camp de Sachsenhausen (voir photo récente). Dessin de Walter Timm, Cycle Sachsenhausen (1945), condamné au titre du §175 et déporté au camp de Sachsenhausen de 1943 à 1945. (Orig : Homosexuelle Männer im KZ Sachsenhausen, Joachim Müller und Andreas Sternweiler, Schwules Museum Berlin, Verlag Rosa Winkel, 2000.)
"Des milliers d'homophiles furent châtrés de force, souvent dans des conditions bestiales. Dans les camps, ils étaient souvent désignés pour de mauvais traitements particuliers. L'auteur de ces lignes a vu lui-même comment, à plusieurs reprises, un jeune homme d'allure un peu féminine dut danser devant les SS pour être ensuite pendu, les mains et les pieds liés, à une poutre du corps de garde, et battu de façon horrible."
Texte :Les homophiles dans les camps, Bert Micha...
Photo :La forêt chantante. Dessin de Walter Timm, Cycle Sachsenhausen (1945), condamné au titre du §175 et déporté au camp de Sachsenhausen de 1943 à 1945. (Orig : Homosexuelle Männer im KZ Sachsenhausen, Joachim Müller und Andreas Sternweiler, Schwules Museum Berlin, Verlag Rosa Winkel, 2000.)
"Il arrivait souvent qu'on transporte à l'infirmerie un détenu dont la jambe avait été broyée [pendant qu'il travaillait dans la carrière de Buchenwald]. Une fois là-bas, il était définitivement perdu : un médecin SS lui faisait une piqure mortelle." (Jaroslav Bartl, déporté à Buchenwald.)
Texte :Les homosexuels à Buchenwald, Jean Le Bitoux...
Photo : Infirmerie au camp de concentration de Sachsenhausen. Dessin de Walter Timm, 1945. (Orig: Schwules Museum, Berlin)
LaForêt Chantante.
Supplice infligé aux déportés.
Le détenu, suspendu par les mains liées dans le dos, agonise sous le poids de son propre corps.
Supplice au camp de concentration de Neuengamme.
Texte : Webmaster
Photo : Lithographie de Richard Grune, déporté au titre du §175, (1945). (Orig : Schwules Museum, Berlin)
"En mars 1943 , à Amsterdam, le Bureau Central de Recensement de la Population était envahi par une groupe de résistants constitué d'artistes, d'étudiants et de jeunes médecins. Le groupe amorça des incendies dans toutes les pièces. Cette action eut un effet psychologique sans précédent. Même si toutes les fiches ne brûlèrent pas, un fort sentiment d'insécurité gagna les occupants allemands L'écrivain et peintre homosexuel Willem Arondéus s'était chargé de diriger cette action. Tous les participants, sauf deux, furent arrêtés et condamnés à mort.
Peu avant son éxécution, Willem Arondéus obtint de son avocate la promesse qu'elle "ferait savoir aux gens que les homosexuels ne sont pas forcément des mauviettes".
Texte :W. Arondéus, un héros positif, Lutz van Dijk...
Photo : W. Arondéus en compagnie d'amis. (orig : Onbekwaam in het compromis, de Marco Entrop, Editions Bas Lubberhuizen)
"La police et la justice contraignirent de nombreux homosexuels à mener une double vie : une vie d'homme marié, ou tout au moins de célibataire de façade, et une vie privée faite de rencontres clandestines dans les parcs, les toilettes publiques, les bains-douches et les bars connus pour être fréquentés par les homosexuels. Bien évidemment, la police, qui connaissait également ces lieux, effectuait des descentes et prenait dans ses filets ceux moins versés dans l'art de se soustraire aux autorités."
Texte : Exposition en ligne d'HOSI WIen : "Lost Lives : Nazi Persecution of Homosexuals in Vienna, 1938-45"
Photo : Rapport de police sur des activités homosexuelles. Dossier 1741/1942. Première cour régionale de Vienne. (Polizeibericht. Aus dem Akt 1741/1942 des Ersten Wiener Landgerichtes.) Bestand des Wiener Stadt- und Landesarchives.
"Lorsque sur dénonciation de voisins ou d'informateurs de la police, la Gestapo nourrissait des soupçons à l'encontre d'un invidu, elle faisait fouiller sa maison ou son appartement. Parmi les pièces à conviction saisies lors de ces perquisitions, on trouve essentiellement des lettres personnelles, des photos d'amis ou de simples cartes postales. Tout pouvait servir de preuve. Lors du procès, les pièces à conviction réunies par la police étaient livrées en pâture à un public hostile."
Texte : Exposition en ligne d'HOSI WIen : "Lost Lives : Nazi Persecution of Homosexuals in Vienna, 1938-45"
Photo : Rapport de perquisition de la Gestapo. Dossier 1400/1939. Première cour régionale de Vienne. (Hausdurchsuchungsbericht der Gestapo. Aus dem Akt 1400/1939 des Ersten Wiener Landgerichtes.) Bestand des Wiener Stadt- und Landesarchives.
"Pour débusquer les homosexuels, les policiers ne se contentaient pas d'attendre les dénonciations. La police et la Gestapo étaient à l'affût et épiaient les individus. On pouvait obtenir des preuves sur un suspect en interceptant son courrier. Les lettres d'amour confisquées étaient lues en plein tribunal et livrées en pâture au public, comme tous les autres éléments de la vie privée de l'accusé."
Texte : Exposition en ligne d'HOSI WIen : "Lost Lives : Nazi Persecution of Homosexuals in Vienna, 1938-45"
Photo : Rapport de police relatif à une interception de courrier. Dossier 768/1942. Première cour régionale de Vienne. (Polizeibericht. Aus dem Akt 768/1942 des Ersten Wiener Landgerichtes.) Bestand des Wiener Stadt- und Landesarchives.
Jugé en 1937 et 1942 à Berlin pour délit d'homosexualité, Robert Odemann sera déporté à Sachsenhausen fin 1944.
Sur la base des chiffres, on peut estimer que seul un condamné [au titre du Par. 175] sur cinq a été, à terme, déporté vers un camp de concentration.