actualité de la répression dans le monde - septembre 2005
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27 septembre 2005 - Canal+
France : Populisme et gesticulations (suite)
22 septembre 2005 - Reporters sans frontières
Les champions de la censure sur le Net
La plupart des régimes autoritaires de la planète cherchent aujourd'hui à contrôler les informations auxquelles accèdent leurs internautes. Ils parviennent de mieux en mieux à purger le Web de celles qui les dérangent, le plus souvent grâce à des technologies achetées à des entreprises américaines. Si l'on établissait un classement des censeurs du Réseau, la Chine serait sans conteste la championne du monde. Mais la compétition s'est faite plus rude ces dernières années. En matière de censure, chacun des pays de cette liste - qui est loin d'être exhaustive - a son style et sa tactique, mais tous n'ont qu'une idée en tête : garder le contrôle du jeu.
La Chine : championne du monde !
La Chine a été l'un des premiers Etats répressifs à comprendre qu'elle ne pourrait pas se passer d'Internet et qu'il lui faudrait donc parvenir à le maîtriser. C'est un des rares pays à avoir réussi à aseptiser son Réseau, le purgeant de toute information critique du régime, tout en le développant. Quelle est la recette miracle de ce géant de la censure ? Un savant mélange d'investissement, de technologie et de diplomatie.
Pékin a investi des dizaines de millions de dollars pour s'équiper des meilleures technologies de filtrage et de surveillance du Réseau. Son système de filtrage est basé sur une liste noire de sites, mise à jour en permanence. L'accès aux publications « subversives » - un concept extensif allant de la pornographie à la critique politique, en passant par les sites pro-tibétains ou favorables à l'indépendance de Taïwan - est ensuite bloqué au niveau des grands nœuds de connexion (backbones) du Net chinois. Mais les capacités de censure des autorités vont bien au-delà de la simple liste noire. Le pouvoir est également en mesure de bloquer automatiquement les sites où sont repérés certains mots-clefs suspects - par exemple massacre + tiananmen.
La Chine a ensuite mis en place des systèmes lui permettant de censurer quasiment en temps réel les outils de discussion sur le Net. En alliant une cyberpolice pléthorique - on parle de dizaines de milliers de « cyberflics » - à des logiciels de censure sophistiqués, elle a réussi à vider les forums de discussion, très actifs il y a quelques années, de toute contestation politique. Un message appelant, par exemple, à des élections libres, dispose d'une durée de vie d'une demi-heure maximum. Les blogs ont également attiré l'attention du ministère de l'Industrie de l'Information (MII). Ce dernier a ainsi passé un accord avec les outils de blog basés en Chine pour qu'ils censurent leurs utilisateurs. Résultat, un « post » sur le Dalaï Lama apparaîtra criblé de trous, le logiciel de censure remplaçant par un espace vide tout mot jugé « illégal ».
Mais comment la Chine a-t-elle pu se doter d'un arsenal technologique aussi efficace, alors qu'elle ne disposait il y a 10 ans d'aucune entreprise majeure dans le domaine d'Internet ? Avec l'aide des grandes entreprises américaines du secteur, Cisco en tête. Pour avoir leur part du juteux marché chinois - déjà plus de 100 millions d'internautes -, ces sociétés ont fermé les yeux sur l'usage qui était fait de leur technologie. Certaines ont même vraisemblablement collaboré directement à l'installation des systèmes de filtrage et de surveillance chinois. Pékin a même réussi à faire plier les grands moteurs de recherche étrangers. Yahoo ! a accepté il y a déjà plusieurs années de faire disparaître de sa version chinoise tous les résultats de recherche qui déplaisent au pouvoir. Google, qui s'y était longtemps refusé, semble aujourd'hui s'engager sur la même voie.
Enfin, la justice chinoise est sans pitié envers les éditeurs de sites qui ne respectent pas les consignes du Parti. 75 cyberdissidents sont actuellement emprisonnés pour avoir voulu diffuser une information indépendante sur le Réseau. Certains d'entre eux purgent des peines de plus de 10 ans.
Bref, avant de s'aventurer à créer un blog en Chine, mieux vaut se renseigner sur les consignes de sécurité à respecter. Chez ce champion du monde de la censure, les bloggers se doivent d'être malins et prudents.
Le Viêt-nam : « dur sur l'homme »
En matière de contrôle du Réseau, le Viêt-nam suit très scrupuleusement l'exemple chinois. Toutefois, bien qu'encore plus rigide d'un point de vue idéologique, il ne dispose pas des capacités économiques et technologiques de son voisin. Le pays s'est doté d'une cyberpolice, il filtre les contenus « subversifs » sur la Toile, surveille les cybercafés.
S'il existe toutefois un domaine dans lequel ce pays n'est pas à la traîne par rapport à la Chine, c'est bien la répression envers les cyberdissidents et les bloggers. Trois d'entre eux sont détenus depuis plus de trois ans pour avoir osé s'exprimer en faveur de la démocratie sur Internet.
La Tunisie : le modèle
Le président Ben Ali, dont la famille dispose d'un monopole sur l'exploitation du Réseau, a mis en place un système très efficace de censure d'Internet. Toutes les publications de l'opposition tunisienne sont bloquées, de même que de nombreux sites d'information - comme le quotidien français Libération. Les autorités cherchent par ailleurs à dissuader les internautes d'utiliser des webmails, plus difficiles à surveiller que les comptes mails classiques (par Outlook, etc.). Accéder à Yahoo ! mail à partir d'un cybercafé tunisien peut prendre 20 minutes, et souvent se terminer par un message du type « délai de connexion dépassé » ou « page non trouvée ». Quant au site de Reporters sans frontières, inutile de le chercher sur le Web tunisien.
Malgré cela, la Tunisie reçoit les louanges de la communauté internationale pour sa gestion d'Internet. C'est en effet ce pays qui a été désigné par l'Union internationale des télécommunications (UIT), organisation du système des Nations unies, pour accueillir le Sommet mondial sur la société de l'information (SMSI), en novembre 2005. La Tunisie comme modèle de développement du Net... L'idée fait froid dans le dos.
L'Iran : capable du pire... comme du pire
La censure du Réseau n'est pas l'apanage des régimes communistes d'Asie. Les systèmes de filtrage iraniens se sont également nettement améliorés ces dernières années. Le ministère de l'Information se targue aujourd'hui de bloquer l'accès à des centaines de milliers de sites. Les mollahs iraniens s'attaquent en priorité aux contenus touchant de près ou de loin à la sexualité mais ne tolèrent pas non plus les sites d'information indépendants.
Si Téhéran est capable du pire en matière de censure, il détient également le record de bloggers interpellés et emprisonnés de l'automne 2004 à l'été 2005 : près d'une vingtaine d'entre eux sont passés par les geôles du pays pendant cette période ; trois d'entre eux s'y trouvaient encore au 1er septembre 2005.
Cuba : la légende
On savait le régime cubain expert en matière d'écoutes téléphoniques, on le découvre également performant en matière d'Internet. Le modèle chinois, développer Internet tout en le contrôlant, étant trop coûteux, Fidel Castro a choisi une méthode plus simple pour assurer son emprise sur ce médias : il a tout simplement tenu à l'écart du Réseau la quasi-totalité de sa population. A Cuba, accéder au Réseau est un privilège auquel très peu ont droit et qui nécessite une autorisation expresse du Parti unique. Même si on parvient à se connecter à la Toile, le plus souvent de manière illégale, c'est de toute façon à un Internet ultra-censuré qu'on accède. Bien peu savent pourtant que Cuba est l'un des pays les moins connectés du monde au Réseau, et que l'information en ligne y est aussi sévèrement contrôlée que dans les médias traditionnels. Pourquoi cet aveuglement ? Peut-être en raison du mythe encore tenace lié à la révolution cubaine.
L'Arabie saoudite : droit au but
En Arabie saoudite, la censure du net est affichée et revendiquée par les autorités. Pas de « page introuvable », comme en Chine, lorsqu'on tente d'accéder à un site interdit, mais un message clair indiquant que le site a été bloqué par les filtres officiels. L'agence gouvernementale chargée d'« assainir » le Web, l'Internet Service Unit (ISU), est fière d'annoncer qu'elle bloque près de 400 000 sites. Elle a même mis en place un formulaire en ligne permettant aux internautes de proposer de nouvelles pages Web à censurer. Selon les termes de l'ISU, l'objectif du filtrage est de « préserver les citoyens de contenus offensant ou violant les principes de la religion islamique et les normes sociales ».
On note d'ailleurs que, là encore, c'est une entreprise américaine, Secure Computing, qui a vendu à l'Arabie saoudite son système de filtrage.
L'Ouzbékistan : le feinteur
« Il n'existe aucune possibilité de censurer l'Internet du pays » a déclaré, en juin 2005, le ministre de l'Information ouzbek. Une telle affirmation fait sourire dans un pays où tous les sites d'opposition sont inaccessibles et où les journalistes en ligne sont régulièrement victimes de menaces et d'agressions.
Julien Pain Responsable du bureau Internet et Libertés de Reporters sans frontières
Lire la suite de cet article sur le site de Reporters sans frontières: Guide pratique du blogger et du cyberdissident
22 septembre 2005 - NouvelObs.com
Les prisons françaises sont les pires d'Europe
Le commissaire aux droits de l'Homme du Conseil de l'Europe Alvaro Gil-Robles dresse jeudi 22 septembre un bilan extrêmement sévère des prisons françaises, à l'issue d'une mission de seize jours en France. Pour lui, elles sont les pires d'Europe, affirme-t-il dans Libération .
Alvaro Gil-Robles qualifie notamment la prison des Baumettes à Marseille, d'"endroit répugnant". Mais c'est avant tout le "dépôt" réservé aux étrangers sous le palais de justice à Paris qui l'a choqué.
"De ma vie, sauf peut-être en Moldavie, je n'ai vu un centre pire que celui-là ! C'est affreux". "Il faut fermer cet endroit, c'est très urgent", assure-t-il.
En revanche, Alvaro Gil-Robles juge "encourageantes" ses conversations "très franches et réalistes" avec les magistrats français et a été "impressionné" par le travail de certains éducateurs avec les enfants délinquants.
Il se félicite de "l'écoute très attentive" du ministre des Affaires étrangères, mais regrette que son homologue de l'Intérieur Nicolas Sarkozy ait "annulé" leur rendez-vous. "Il doit avoir d'autres priorités et c'est dommage", déclare Alvaro Gil-Robles.
Simon Wiesenthal, the Holocaust survivor who devoted his life to bringing Nazis to justice, has died
VIENNA, Austria (AP) -- Simon Wiesenthal, the Holocaust survivor who helped track down Nazi war criminals following World War II, then spent the later decades of his life fighting anti-Semitism and prejudice against all people, died Tuesday. He was 96.
Wiesenthal spent more than 50 years hunting Nazi war criminals, speaking out against neo-Nazism and racism, and remembering the Jewish experience as a lesson for humanity. Through his work, he said, some 1,100 Nazi war criminals were brought to justice.
Wiesenthal, who was an architect before World War II, changed his life's mission after the war, dedicating himself to trying to track down Nazi war criminals and to being a voice for the 6 million Jews who died during the onslaught. He himself lost 89 relatives in the Holocaust.
Wiesenthal was first sent to a concentration camp in 1941, outside Lviv, Ukraine, according to the Wiesenthal Center Web site. In October 1943, he escaped from the Ostbahn camp just before the Germans began killing all the inmates. He was recaptured in June 1944 and sent back to Janwska, but escaped death as his SS guards retreated westward with their prisoners from the Soviet Red Army.
Wiesenthal's quest began after the Americans liberated the Mauthausen death camp in Austria where Wiesenthal was a prisoner in May 1945. It was his fifth death camp among the dozen Nazi camps in which he was imprisoned, and he weighed just 99 pounds when he was freed.
After the war ended, working first with the Americans and later from a cramped Vienna apartment packed floor to ceiling with documents, Wiesenthal tirelessly pursued fugitive Nazi war criminals.
He was perhaps best known for his role in tracking down Adolf Eichmann, the one-time SS leader who organized the extermination of the Jews. Eichmann was found in Argentina, abducted by Israeli agents in 1960, tried and hanged for crimes committed against the Jews.
Among others Wiesenthal tracked down was Austrian policeman Karl Silberbauer, who he believed arrested the Dutch teenager Anne Frank and sent her to the Bergen-Belsen concentration camp where she died.
Wiesenthal decided to pursue Silberbauer in 1958 after a youth told him he did not believe in Frank's existence and murder, but would if Wiesenthal could find the man who arrested her. His five-year search resulted in Silberbauer's 1963 capture.
Wiesenthal did not bring to justice one prime target -- Dr. Josef Mengele, the infamous ''Angel of Death'' of the Auschwitz concentration camp. Mengele died in South America after eluding capture for decades.
Wiesenthal's long quest for justice also stirred controversy.
In Austria, which took decades to acknowledge its own role in Nazi crimes, Wiesenthal was ignored and often insulted before finally being honored for his work when he was in his 80s.
In 1975, then-Chancellor Bruno Kreisky, himself a Jew, suggested Wiesenthal was part of a ''certain mafia'' seeking to besmirch Austria. Kreisky even claimed Wiesenthal collaborated with Nazis to survive.
Ironically, it was the furor over Kurt Waldheim, who became president in 1986 despite lying about his past as an officer in Hitler's army, that gave Wiesenthal stature in Austria.
Wiesenthal's failure to condemn Waldheim as a war criminal drew international ire and conflict with American Jewish groups. But it made Austrians realize that the Nazi hunter did not condemn everybody who took part in the Nazi war effort.
Wiesenthal did repeatedly demand Waldheim's resignation, seeing him as a symbol of those who suppressed Austria's role as part of Hitler's German war and death machine. But he turned up no proof of widespread allegations that Waldheim was an accessory to war crimes.
Wiesenthal's work exposed him to danger. His house and office have been guarded by an armed police officer since June 1982, when a bomb exploded at his front door, causing severe damage but resulting in no injuries, according to the Wiesenthal Center Web site. One German and several Austrian neo-Nazis were arrested.
He pursued his crusade of remembrance into old age with the vigor of youth, with patience and determination. But as he entered his 90s, he worried that his mission would die with him.
The New York Times 09/20/05
The Simon Wiesenthal Center
Simon Wiesenthal est mort, mardi 19 septembre, à Vienne, à l'âge de 96 ans.
Toute sa vie durant, il a traqué des criminels nazis et permis d'en traduire plus d'un millier en justice, parmi lesquels Adolf Eichmann, responsable zélé de "la solution finale du problème juif". "Ce que j'ai fait, c'est à la fois pour les jeunes et pour ceux qui sont morts, car j'ai survécu et ce privilège implique un devoir", disait ce rescapé des camp d'extermination. Pour ce faire, il a créé après la seconde guerre mondiale un centre d'information sur les criminels nazis, point de départ de la traque des bourreaux.
Simon Wiesenthal est né le 31 décembre 1908 à Buczacz, en Galicie, province de l'Empire austro-hongrois aujourd'hui polonaise, qu'il doit quitter à 7 ans, à l'arrivée des cosaques. Il étudie ensuite l'architecture à Lemberg, ville de Galicie devenue soviétique en 1945, puis à Prague.
L'arrivée des troupes hitlériennes bouleverse sa vie. Arrêté en 1941, il est interné dans cinq camps d'extermination, dont Buchenwald et Mauthausen, d'où il sortira le 5 mai 1945.
Débusquer les bourreaux sous leur nouveau masque
Il s'établit alors à Linz (Autriche) et, ironie du sort, à quelques mètres seulement de la famille d'Adolf Eichmann. Il retrouvera sa piste après des années de traque, et les services secrets israéliens l'enlèveront à Buenos Aires en 1960.
En 1947, il fonde à Linz, à l'ouest de Vienne, un centre de documentation chargé de collecter des informations sur la vie des juifs et leurs tortionnaires. En 1961, c'est en partie grâce au travail du centre qu'Adolf Eichmann peut être traduit en justice, comme quelque 1 100 criminels nazis.
Après l'exécution d'Eichmann en Israël, le 31 mai 1962, Simon Wiesenthal transfère à Vienne ce centre qui entend également lutter contre l'antisémitisme et toutes les formes de préjugés et de révisionnisme car, souligne son fondateur, "les assassins de la mémoire préparent les conditions aux meurtres de demain".
Dans Justice n'est pas vengeance, son autobiographie publiée en 1989, le "chasseur de nazis" s'est attaché à montrer comment, inlassablement, il a traqué, débusqué les bourreaux sous leurs nouveaux masques, leurs nouvelles identités, dans le monde entier. Une seule fois, raconte-t-il, il a eu envie de sortir du cadre de la légalité, d'appliquer la loi du talion en découvrant dans les papiers d'un nazi la photo d'un enfant juif pendu par les testicules.
Mais celui qui a voulu "vivre pour les morts" a aussi vécu pour les vivants, en particulier les réfugiés des pays de l'Est. Quelque huit mille personnes ont transité par les centres qu'il a créés pour les accueillir, avant d'émigrer vers les Etats-Unis principalement.
Simon Wiesenthal, lauréat de nombreux prix, avait aussi ses détracteurs. Ceux-ci l'accusèrent ainsi d'avoir entravé la recherche et la traduction en justice de criminels de guerre, notamment l'ex-président autrichien et secrétaire général de l'ONU Kurt Waldheim. Simon Wiesenthal avait rétorqué qu'il s'était donné pour but de chasser des criminels de guerre et que Kurt Waldheim, critiqué pour son passé dans l'armée hitlérienne, n'en était pas un.
(Avec AFP)
La traque d'Adolf Eichmann
Etait-ce bien leur homme ? Depuis des mois ils avaient vérifié et revérifié, confrontant leur conviction et leurs espoirs aux indices les plus ténus, examinant toutes les contradictions, rassemblant le puzzle, ne laissant aucune porte fermée. Jusqu'il y a encore quelques minutes, ils étaient sûrs qu'ils ne s'étaient pas trompés. Mais maintenant qu'il était entre leurs mains, un peu sonné par les coups reçus lors de sa capture, ligoté sur le plancher de la voiture, aveuglé par des lunettes opaques et la tête recouverte d'une couverture, le doute resurgissait.
Zvi Aharoni, l'un des membres du commando, se retourna vers le siège arrière et cria en allemand : "Si vous restez tranquille, il ne vous arrivera rien. Sinon on vous descend." Le prisonnier ne parlait pas. "Vous me comprenez ?", lui lança Aharoni. "Quelle langue parlez-vous ?" Toujours aucune réponse. Aharoni répéta ses questions en espagnol. Sans plus de succès. Et puis, tandis que la voiture roulait toujours, ne s'arrêtant que pour changer rapidement de plaque minéralogique, le prisonnier murmura dans un allemand parfait : "Cela fait longtemps que je me suis résigné à mon sort."
Arrivé à la planque situé dans un quartier chic de Buenos Aires, il fut déshabillé et examiné par un médecin. On mesura son crâne et sa pointure ; on vérifia qu'il portait bien les cicatrices que mentionnait son dossier médical et on examina ses dents. Tout était conforme. Une cicatrice indiquait qu'il avait tenté d'effacer le groupe sanguin que les SS portaient tatoué sous l'aisselle gauche.
Zvi Aharoni lui demanda alors : "Comment vous appelez-vous ?" "Ricardo Klement" Le nom figurait bien dans le dossier, pseudonyme sous lequel l'homme avait souscrit un abonnement à la compagnie d'électricité. "Et avant ?" "Otto Heninger. "Ce nom-là était inconnu des ravisseurs." Quelle est votre date de naissance ?" "19 mars 1906." La même date que celle de l'homme qu'ils recherchaient. Zvi Aharoni revint à la charge : "Quel était votre nom le jour de votre naissance ?" "Adolf Eichmann."
C'était donc bien lui. Ce 11 mai 1960, les services secrets israéliens avaient enfin la certitude que celui qu'ils traquaient depuis des années et qu'ils venaient d'enlever était bien l'Obersturmbannführer SS Adolf Eichmann, grand organisateur de la "solution finale" qui avait envoyé à la mort des millions de juifs. Quelques heures plus tard, dans un café du centre de Buenos Aires, Aharoni rendit compte du succès de l'opération à son chef, Isser Harel, le patron du Mossad, qui s'était déplacé en personne en Argentine avec ses hommes. Il fallut encore douze jours pour que, le 23 mai 1960, de la tribune de la Knesset, le premier ministre David Ben Gourion annonce au monde stupéfait qu'Adolf Eichmann était détenu en Israël, où il serait bientôt jugé.
Pour ceux qui, durant des années, pourchassèrent Adolf Eichmann, son identification tourna à l'obsession. Au point qu'à peine débarqué en Israël, et malgré ses aveux, il fut immédiatement confronté à trois anciens dirigeants des communautés juives de Berlin et de Vienne qu'il avait connus avant-guerre, en tant que responsable de la Gestapo chargé des questions juives. L'homme n'était pas un inconnu - durant les grands procès de l'après-guerre, son nom et ses fonctions furent plusieurs fois évoqués -, mais, en dépit de son rang, il n'était pas non plus un homme de premier plan exposé à la curiosité du public. Criminel de bureau plutôt qu'homme de terrain, il n'était pas non plus susceptible d'être reconnu par les rescapés des camps de la mort.
Lorsque, dans l'immédiat après-guerre, les militants qui allaient constituer les premières troupes des futurs services secrets israéliens écumèrent l'Europe pour retrouver les bourreaux et les exécuter discrètement, ils ne savaient même pas à quoi il ressemblait. Ils ne trouvèrent sa photo que plusieurs mois plus tard, chez une ancienne maîtresse nostalgique. Mais l'oiseau ne les avait pas attendus. Coupant tous contacts avec sa femme et ses trois enfants, il avait versé dans la clandestinité dès mai 1945. Un temps soldat anonyme interné dans un camp de prisonniers américain, il s'était évadé et avait gagné l'Allemagne du Nord, où, sous la fausse identité d'Otto Heninger, il avait fait le bûcheron. En 1949, il avait gagné Rome puis, en juillet 1950, l'Argentine, grâce à un passeport et à un statut de réfugié fournis par le Vatican, comme en bénéficia Klaus Barbie. Deux ans plus tard, sa femme, Veronika Liebl, accompagnée de ses trois fils, Klaus, Horst et Dieter, le rejoignaient discrètement. Les deux époux ne s'étaient pas vus depuis sept ans. Bientôt un quatrième fils, Ricardo-Francisco, leur naquit.
En Israël, le dossier Eichmann s'était épaissi de plusieurs pièces - photos, dossier médical, éléments de biographie, témoignages -, mais l'ancien colonel SS demeurait introuvable. Etait-il seulement vivant ? Au fil des ans, des renseignements le disaient réfugié en Amérique latine ou au Proche-Orient. Les vérifications n'avaient rien donné. En 1957, un nouveau "tuyau" le localisa en Argentine. Transmise au Mossad par Fritz Bauer, un magistrat juif allemand rescapé de la Shoah qui craignait que son pays ne veuille pas l'exploiter, l'information indiquait qu'Adolf Eichmann habitait au 4261, rue Chacabuco, à Olivos, un quartier modeste de la banlieue de Buenos Aires. A l'origine du renseignement, le hasard et un homme, Lothar Hermann, Allemand établi avant la guerre en Argentine où il avait fui l'arrivée au pouvoir des nazis. Sa fille, Sylvia, avait été un moment courtisée par un jeune homme du nom de Nicholas Eichmann, dont le père, officier durant la guerre, avait, disait son fils, "rempli son devoir pour la patrie". De temps à autre Nicholas Eichmann regrettait "qu'on en n'ait pas fini une fois pour toutes avec ces juifs". Lothar Hermann avait fait le rapprochement avec Adolf Eichmann, dont il ne connaissait rien, lorsque, plus tard, il avait lu ce nom mentionné dans un article sur le procès d'un criminel de guerre, à Francfort. Il avait aussitôt écrit à Fritz Bauer.
Le Mossad envoya deux agents vérifier à quoi ressemblait la maison de la rue Chacabuco. Par peur d'être repérés et de donner l'alerte à un Eichmann qui pourrait à nouveau disparaître, les hommes observèrent de loin. Mais l'hypothèse qu'Eichmann, dont les services avaient pillé toute l'Europe, puisse vivre dans ce quartier misérable était peu vraisemblable. D'autres recherches indiquèrent qu'aucun Eichmann n'habitait la maison dont les deux compteurs électriques portaient le nom de Dagosto et de Klement. On n'y fit pas autrement attention.
Deux ans passèrent encore, jusqu'à ce que Fritz Bauer apporte une nouvelle information : après la guerre, affirmait une nouvelle source, Adolf Eichmann s'était un moment réfugié dans un monastère autrichien tenu par des moines croates. Il y portait le nom de Klement, identité sous laquelle il avait obtenu des papiers lors de son arrivée en Argentine.
Le compteur électrique en faisait foi : il y avait bien un lien entre la rue Chacabuco, Adolf Eichmann et Ricardo Klement. Mais était-ce le bon ? Le 1er mars 1960, pour en avoir le coeur net, le Mossad envoya une équipe étoffée. Ricardo Klement avait quitté la rue Chacabuco depuis trois semaines. Mais le fils de "l'Allemand", comme disaient les voisins, travaillait toujours dans un garage voisin. Filé durant plusieurs jours, il conduisit le Mossad à une modeste maison de la rue Garibaldi, dans le quartier populaire de San Fernando. Quelques recherches au cadastre indiquèrent que le lot 14 sur lequel s'élevait la maison avait été acheté par une certaine Veronica Catarina Liebl de Fichmann. Erreur fortuite ou camouflage délibéré, le "E" de Eichmann était devenu un "F". Mais le début du nom suivi, selon la coutume espagnole, du patronyme du mari précédé d'une particule, correspondait bien à l'identité de l'épouse de l'ancien SS.
Restait à établir que l'homme qui habitait avec Veronika Liebl et que les agents du Mossad, le 19 mars 1960, avaient enfin aperçu, en train d'étendre du linge devant la maison, était bien Adolf Eichmann et non un nouveau compagnon nommé Klement. Ce n'est que le 3 avril 1960, plus d'un mois après le lancement de l'opération, qu'un des agents réussit à prendre de près, avec un appareil camouflé dans une mallette, une photo de Ricardo Klement. L'homme portait une moustache et d'épaisses lunettes, mais, d'après les spécialistes, la morphologie générale du visage, la forme et l'implantation des oreilles ainsi que la découpe des mâchoires ne trompaient pas : il s'agissait, "sans doute possible", d'Adolf Eichmann. La phase d'identification était terminée.
La suite - l'enlèvement - fut menée tambour battant. Dix hommes et une femme furent choisis en fonction de leurs compétences pour s'emparer d'Eichmann et le ramener en Israël. Début mai, ils étaient à pied d'oeuvre en Argentine. Le 11 mai 1960, vers 20 heures, le commando s'emparait de son gibier qu'il cacha, ligoté sur un lit, dans une planque spécialement aménagée. Revêtu d'un uniforme de la compagnie El Al et muni d'un faux passeport israélien, Adolf Eichmann, drogué, fut transporté le 20 mai, dans la soirée, à l'aéroport de Buenos Aires pour embarquer sur le vol spécial qui avait emmené la délégation israélienne aux fêtes du 150e anniversaire de l'indépendance argentine. Le 22 mai 1960, au matin, l'avion atterrissait à Tel-Aviv et Adolf Eichmann était formellement inculpé de crimes de guerre.
Quarante ans plus tard, Israël rendit publics les Mémoires, demeurés jusque-là secrets, qu'Eichmann avait rédigés en prison ( Le Monde du 9 mars). Dans une style appliqué de bureaucrate tatillon, il y décrit ainsi son enlèvement : "Le 11 mai 1960, je quittai ma maison pour me rendre comme chaque matin à mon travail. Je ne revins jamais chez moi car, sur le chemin du retour, un commando israélien m'enleva et m'emmena de force dans une cache. De là, sans que je puisse résister, je fus transporté en Israël dans un quadrimoteur. (...) Bien sûr, ce genre de chose n'est jamais une partie de plaisir, mais je fus traité correctement, ce que je n'aurais jamais imaginé."
Condamné à mort, Adolf Eichmann fut pendu le 31 mai 1962, à minuit. Dans ses Mémoires, il avait demandé que, s'il venait à mourir, ses cendres soient pour partie enterrées dans la maison de la rue Garibaldi. Quelques heures après son exécution, elles furent dispersées en mer, hors des eaux territoriales d'Israël, afin qu'il ne reste rien du condamné. L'inspecteur de police à qui échut la sinistre mission de constater sa mort, d'assister à sa crémation et de jeter en haute mer ses cendres était un rescapé d'Auschwitz, où il avait été déporté enfant.
Georges Marion
Article paru dans l'édition du Monde du 21.05.00
Russian Gay Activist Accused of Breach of 1923 Convention
MOSCOW, September 15 (GayRussia wire) - Details of the criminal case against Russian gay activist Maxim Lazarev are emerging from the Komi Republic, some 1,500 kilometres north east of Moscow.
A criminal file was opened September 2 on the basis of article 242 of the Criminal Code of Russia.
In the official charge it is said that “in the period between 1 June 2004 and 25 August 2005 Maxim Lazarev intentionally located at the unique address on the Internet www.komiproekt.com advertisement modules – banners, advertising visions which are admitted as pornographic. Access to the Internet recourses is open for unlimited circle of people, is being done without special authorization and identification. Thus, Maxim Lazarev in breach of paragraph 4 Article 1 of the International convention concerning the circulation of pornographic materials and their sales from 12 September 1923 illegally advertised visual materials which are pornographic, thus he committed a crime covered by article 242 of the Criminal Code of Russia”.
Maxim Lazarev, head of the project “Another Life” actively supported LGBT rights in Russia . He publicly announced his intention to organize a gay parade in his city of Syktyvkar , the capital of Komi - and he fully supported the planned Pride in Moscow next year.
He worked to diversify life in his region by organizing regular parties for gays and lesbians in the city where there are no openly gay venues and active gay life, published a newspaper for gays and lesbians and maintained the website site of his project “Another Life” which is in the centre of prosecution accusations.
Yesterday (September 14), Maxim was interrogated for the second time. All the charges against him were confirmed.
They are based on the printed materials from the site www.komiproekt.com This site had a system of frames. In other words, when you click on an article or advert banner the target is displayed within a frame, and not in a new window.
None of the materials which the prosecutors considered pornographic had been located on the server of www.komiproekt.com .
The next interrogation is scheduled early next week. It is expected that this case will be raised during a press conference in Moscow on Monday (September 20) for Moscow Pride.
“Maxim's computer has been confiscated and is still being inspected by the prosecution,” said Nikolai Alexeyev who heads Project GayRussia. “He is not allowed to leave the city while the case is being investigated".
“Maxim has seen all the campaign abroad in his support and thanks everyone for the publicity on his case in different languages and countries.”
Project GayRussia.Ru, as member of International Lesbian and Gay Association (ILGA), decided to nominate Maxim Lazarev to the Executive Board of ILGA-Europe, regional organization of ILGA.
The last day for nominations was September 14 and all the relevant documents concerning his candidature have been sent to ILGA-Europe headquarters in Brussels .
He is expected to be the only nominee from Russia . “We think that being the biggest country in Europe, Russia has to be represented in the Board of the most influential LGBT organization in Europe ,” said Alexeyev. “There is no better candidate than an activist from the region who has stayed out of gay politics and gay scandals in Russia .”
Alexeyev confirmed that project GayRussia.ru will fight for the full acquittal of Maxim Lazarev and for his appointment in the board of ILGA-Europe organization. The decision will be taken during ILGA conference in Paris at the end of October. “We appeal to all organizations and members of ILGA to support the candidature of Maxim Lazarev and to help fight for his full acquittal,” he said.
UkGayNews.Org.Uk, GayRussia.Ru
GayRussia.ru
15 septembre 2005 - New York Times
Vatican to Check U.S. Seminaries on Gay Presence
Investigators appointed by the Vatican have been instructed to review each of the 229 Roman Catholic seminaries in the United States for "evidence of homosexuality" and for faculty members who dissent from church teaching, according to a document prepared to guide the process.
The Vatican document, given to The New York Times yesterday by a priest, surfaces as Catholics await a Vatican ruling on whether homosexuals should be barred from the priesthood.
In a possible indication of the ruling's contents, the American archbishop who is supervising the seminary review said last week that "anyone who has engaged in homosexual activity or has strong homosexual inclinations," should not be admitted to a seminary.
Edwin O'Brien, archbishop for the United States military, told The National Catholic Register that the restriction should apply even to those who have not been sexually active for a decade or more.
American seminaries are under Vatican review as a result of the sexual abuse scandal that swept the priesthood in 2002. Church officials in the United States and Rome agreed that they wanted to take a closer look at how seminary candidates were screened for admission, and whether they were being prepared for lives of chastity and celibacy.
The issue of gay seminarians and priests has been in the spotlight because a study commissioned by the church found last year that about 80 percent of the young people victimized by priests were boys.
Experts in human sexuality have cautioned that homosexuality and attraction to children are different, and that a disproportionate percentage of boys may have been abused because priests were more likely to have access to male targets - like altar boys or junior seminarians - than to girls.
But some church officials in the United States and in Rome, including some bishops and many conservatives, attributed the abuse to gay priests and called for an overhaul of the seminaries. Expectation for such a move rose this year with the election of Pope Benedict XVI, who has spoken of the need to "purify" the church.
It is unknown how many Catholic priests are gay. Estimates range widely, from 10 percent to 60 percent.
The catechism of the Catholic Church says people with "deep-seated" homosexual tendencies must live in chastity because "homosexual acts are intrinsically disordered."
The Rev. Donald B. Cozzens, a former seminary rector who set off a controversy five years ago when he published a book asserting that "the priesthood is or is becoming a gay profession," said in an interview yesterday that many in the church had come to accept his observation.
At each seminary, the visitors are to conduct confidential interviews with every faculty member and seminarian, as well as everyone who graduated in the last three years.
A 12-page document with instructions for the review is now being distributed to seminarians and faculty members. It asks whether the doctrine on the priesthood presented by the seminary is "solidly based on the church's Magisterium," or teaching, and whether teachers and seminarians "accept this teaching." Among the other questions are these:
"Is there a clear process for removing from the seminary faculty members who dissent from the authoritative teaching of the church or whose conduct does not provide good example to future priests?"
"Is the seminary free from the influences of New Age and eclectic spirituality?"
"Do the seminarians or faculty members have concerns about the moral life of those living in the institution? (This question must be answered)."
"Is there evidence of homosexuality in the seminary? (This question must be answered)."
The questionnaire also asks whether faculty members "watch out for signs of particular friendships."
Russie : un militant gay inquiété pour "pornographie"
La police russe a effectué une descente dans les bureaux du groupe LGBT "Another Life" dans la ville de Syktyvkar et arrêté son responsable Maxim Lazarev pour "pornographie".
La police l'accuse de publicité pornographique sur le site internet du groupe, ce qu'il récuse. Maxim Lazarev a été interrogé par la police et doit être entendu par un tribunal. S'il est jugé coupable des faits qui lui sont reprochés, il est passible de deux ans de prison et d'une amende considérable.
“Another Life” s'est notamment engagé pour l'organisation d'une gay pride à Syktyvkar et a soutenu les organisateurs de celle de Moscou.
Pour les responsables de GayRussia.Ru, le plus important groupe LGBT de Russie, "il est impossible de savoir, à ce stade, si cette arrestation est une attaque individuelle contre Maxim Lazarev ou le début d'une campagne anti-gay organisée".
GayRussia.Ru affirme que le site web de "Another Life" ne propose aucun contenu pornographique et que seule une "bannière" publicitaire peut avoir servi de prétexte aux mesures dont est l'objet son responsable. -- Illico.
GayRussia.ru
14 septembre 2005 - NouvelObs.com
Opium du peuple : Benoît XVI rend hommage au fondateur de l'Opus Dei
Benoît XVI a inauguré mercredi 14 septembre une statue de saint Josemaria Escrivà de Balaguer, le fondateur de l'Opus Dei, lui conférant ainsi l'honneur de figurer parmi les saints représentés au Vatican. Mgr Javier Echeverria, le deuxième successeur de saint Josemaria Escrivà, s'est réjouit du fait "qu'à partir d'aujourd'hui la statue du saint "s'inscruste" de façon pérenne dans la basilique Saint-Pierre".
Plus de 150 sculptures de saints et d'apôtres décorent les murs intérieurs et extérieurs de la basilique vaticane ainsi que la colonnade de la place Saint-Pierre. Une dizaine de niches sont encore vides.
L'Opus Dei, fondée en 1928, est une puissante organisation conservatrice catholique aussi appelée "l'Oeuvre". Elle compte 80.000 membres à travers le monde, essentiellement des laïcs.
Elle est aussi surnommée péjorativement "la pieuvre de Dieu" en Espagne où elle a joué un rôle politique majeur dans la période du franquisme et de l'après-franquisme.
"Aux infos télévisées, des images terribles de la situation catastrophique de la Nouvelle-Orléans après le passage du cyclone Katrina. S'il n'y avait eu de commentaires, on aurait plutôt cru à une guerre ! D'énormes véhicules blindés camouflés, surchargés de militaires en tenue de combat spécialement rapatriés d'Irak sillonnent les rues inondées, au milieu de décombres de toutes sortes et font la chasse aux pillards. Comme par hasard, ces derniers sont tous noirs, sans exception ! Les seuls Blancs sont les chasseurs ! Impressionnant ! Idem pour le sujet suivant : l'expulsion "manu militari" à Paris des mal-logés. Les seuls Blancs, là-aussi, sont les flics casqués qui défoncent systématiquement chaque porte, même quand elles sont ouvertes, à coups de bélier. A chaque étage, des femmes africaines protègent leurs enfants terrifiés, crient et s'accrochent à tout ce qu'elles trouvent pour tenter de résister, en larmes, à cette bourrasque policière. Ces deux reportages laissent un goût amer dans la bouche. Bien qu'illustrant des situations tout à fait incomparables, ils ont tout de même un point commun et provoquent la même révolte. Dans tous les cas de figure, ce sont toujours les mêmes pauvres -- et s'ils sont noirs, ce n'est pas un hasard ! -- qui s'en prennent plein la gueule pour pas un rond ! Nul doute que les secours, au Pays du Grand Satan, seraient arrivés bien plus vite et en masse dans les Etats friqués, habités par des républicains bon teint et qu'ici Sarkozy n'aurait pas donné des consignes aussi abjectes à ses brutes s'il s'était agi de déménager des gens moins fauchés et votant UMP ! Bush et Sarko, ces deux-là donnent vraiment envie de dégueuler !" -- Siné sème sa zone, Charlie Hebdo, 7 septembre 2005.
"La loi républicaine, que le ministre de l'Intérieur est chargé de faire respecter, ordonne que chaque commune maintienne ou atteigne un taux minimal de 20% de logements sociaux. Or le ministre de l'Intérieur est encore le maire adjoint de Neuilly, dont il était encore le maire il y a quelques mois. Il y a 3% de logements sociaux à Neuilly. Tout Sarkozy est là." -- Philippe Val, Charlie Hebdo, 7 septembre 2005.
Dessin : Tignous, Charlie Hebdo, 14 septembre 2005
California: Schwarzenegger To Veto Gay Marriage Bill
California Gov. Arnold Schwarzenegger announced Wednesday night that he will veto legislation allowing same-sex couples to marry.
The announcement, made through his press secretary, Margita Thompson, said that the bill is in conflict with Proposition 22 a ballot initiative passed in 2000 to prevent California from recognizing same-sex marriages performed elsewhere.
"We cannot have a system where the people vote and the Legislature derails that vote," Thompson, said. "Out of respect for the will of the people, the governor will veto (the bill)."
The gay marriage bill was passed in the Assembly Tuesday night by one vote.
The Senate passed the bill on a 21 to 15 vote last Thursday.
The Governor's veto announcement came as a shock to Mark Leno (D-San Francisco) the author of the bill.
"If this is true it would be very disrespectful to the many millions of Californians who support this bill to make a decision without even allowing the proponents to make a case for his signature, Leno said Wednesday night.
The Governor's statement was released as the state's largest LGBT rights group, Equality California was urging its supporters to email or call Schwarzenegger's office to voice their support for the legislation.
Equality California executive director Geoffrey Korrs accused the governor of selling out gays. "Clearly he's pandering to an extreme right wing, Korrs said.
In a late night meeting with Schwarzenegger's senior staff Korrs demanded that the governor meet with gay and lesbian families before vetoing the bill.
“One man cannot terminate a civil rights movement," Korrs said following the meeting. "Minority rights should never be dictated by the majority. Hard working, Californians believe in freedom, justice, and equality. The Governor has failed our families and the children who will sleep tonight wondering if, tomorrow, their parents will be legal strangers under the law.
In San Francisco, Mayor Gavin Newsom who allowed same-sex couples to get marriage licenses until the state Supreme Court ordered him to cease, blamed the veto on pressure on the Governor from conservatives and religious groups. - by Mark Worrall 365Gay.com San Francisco Bureau.