actualité de la répression dans le monde - août 2005
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30 août 2005 - NouvelObs.com
T-shirts et site anti-sarkozy
Un groupe de "jeunes de gauche", baptisé "Réso, réformistes et solidaires", a décidé de lancer ce qu'il qualifie de "première campagne militante contre Nicolas Sarkozy", avec la création sur l'internet d'un site "anti-Sarko".
Outre des rubriques consacrées notamment aux "petites phrases" ou au "parcours politique de Nicolas Sarkozy", le site (www.antisarko.net) propose l'achat en ligne d'un T-shirt portant l'inscription "anti Sarko". Créée en octobre 2004, l'association affirme regrouper "près d'un millier de jeunes militants de gauche, réformistes et pro-européens".
30 août 2005 - Tetu.com
Sursis pour les deux homosexuels iraniens condamnés à mort
La Fédération internationale des réfugiés iraniens (IFIR), basée aux Pays-Bas, s'est réjouie ce week-end de la décision prise par le tribunal d'Arak de suspendre l'exécution de Ahmad Chooka et de Farbod Mostaar (sous les noms de Ahmad Choqa et Mahbod kord Afshad).
L'IFIR cite un communiqué de l'Agence de presse de la République islamique paru le même jour, mais introuvable en anglais sur le site de l'agence, dans lequel le procureur d'Arak dément les informations du maire de Paris. Bertrand Delanoë avait en effet protesté contre l'exécution imminente des deux hommes.
Dans sa déclaration, le procureur confond — sciemment ou pas — deux exécutions distinctes évoquées par Bertrand Delanoë : celle de Ayaz Marhoni et Mahmoud Asgari à Machhad, le 19 juillet dernier, et celle de Ahmad Choqa et Mahbod kord Afshad, dont l'exécution devait avoir lieu le week-end dernier. Le procureur admet l'existence de Ahmad Choqa, âgé selon lui de 24 ans, et de Mahbod korn Afshar, âgé de 26 ans. Il précise qu'Ahmad Choqa est poursuivi pour le kidnapping et le viol d'un étudiant, mais ne dit pas pour quel motif Mahbod korn Afshaf a lui aussi été interpellé. Toujours selon les informations du procureur, le tribunal islamique n'aurait pas encore décidé si la peine de mort devait être appliquée aux deux détenus. Pour l'IFIR, cette intervention du procureur dans la presse et ce démenti des autorités sont la preuve que la République islamique d'Iran comptait bien exécuter les deux hommes le 28 ou le 29 août dernier, et qu'elle a fait marche arrière.
«En raison des pressions internationales, la République islamique utilise de fausses accusations de viol, afin de pouvoir exécuter les homosexuels, explique Farshad Hoseini, de l'IFIR. Sans la solidarité internationale, Ahmad et Farid (Mahbod) auraient pu tout simplement mourir.» -- Tetu.com
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29 août 2005 - Tetu.com
Exécutions en Iran : les Verts et B. Delanoë interpellent les autorités iraniennes
Alors qu'on est sans nouvelles de l'exécution prévue de deux homos iraniens, Farbod Mostaar et Ahmad Chooka, prévue le 27 août dans la ville d'Arak, les militants des Verts, qui étaient réunis ce week-end à Grenoble pour leurs journées d'été, ont adressé une pétition au chef de l'État iranien. Rappelant leur «inquiétude au sujet des exécutions de mineurs, d'homosexuels, de lesbiennes, de femmes et d'hommes, qui se poursuivent en Iran», les écologistes interpellent le chef de l'État iranien pour que son pays «adopte un moratoire sur toutes les exécutions en cours quels qu'en soient les motifs et abolisse la peine capitale comme châtiment de tous les crimes». Les Verts invitent également le gouvernement iranien à dépénaliser l'homosexualité en Iran en vertu de leurs engagements internationaux.
De son côté, le maire de Paris, Bertrand Delanoë, a écrit le 26 août à l'ambassadeur d'Iran en France, afin de lui faire part de son indignation quant aux exécutions qui ont eu lieu début août et celles envisagées le 27 août. «Quelles que puissent être la nature et la gravité des faits et sans vouloir émettre de jugement sur la procédure judicaire suivie, je souhaite vous dire que je condamne avec la plus grande vigueur ces exécutions, écrit-il. Elles portent en effet une atteinte intolérable aux droits fondamentaux et aux principes universels de dignité, liberté et respect de la personne humaine, y compris sous l'angle de sa vie privée. Elles constituent par ailleurs une violation des accords internationaux signés par votre pays, qui interdisent en particulier les condamnations à mort des mineurs.» Le maire de Paris a également demandé à l'ambassadeur d'intercéder auprès des autorités de son pays en faveur de Farbod Mostaar et Ahmad Chooka. -- Emmanuelle Cosse pour Têtu.com
25 août 2005 - Tetu.com
Act Up-Paris : "zap" devant l'ambassade d'Iran
Alors que l'Iran continue d'exécuter les homosexuels, Act Up-Paris a ciblé pour la première fois ce pays dans le cadre d'une action express («zap»).
Ce matin, une dizaine de personnes s'est rassemblée devant l'ambassade d'Iran, rue Iéna à Paris (XVIe arrondissement). Déployant une banderole sur laquelle figuraient le mot «Homophobe» et la photo des deux adolescents pendus le 19 juillet dernier, les activistes ont crié « En Iran, on tue les pédés » et « Droit d'asile, statut de réfugié pour les LGBT persécutés ». Ils ont fait retentir des cornes de brume durant dix minutes, avant de se disperser dans le calme en répandant des tracts sur le sol.
« On veut alerter les gouvernements iranien et français afin d'empêcher de nouvelles exécutions », explique une militante. L'Iran s'apprêterait à exécuter deux autres homosexuels ce week-end.
Act-Up Paris attend de connaître leur sort avant d'envisager une nouvelle action. En fin de matinée, le Quai d'Orsay n'avait toujours pas réagi...
Si l'on en croit des informations alarmantes de sources locales proches de la défense des droits de l'Homme, l'Iran s'apprête à exécuter deux autres homosexuels le 28 août. Farbod Mostaar et Ahmad Chooka, âgés de 27 ans, seront pendus pour avoir officiellement violé un autre jeune de 22 ans, dont le père est officier dans l'armée iranienne.
La Coordination InterPride France vient de saisir le ministre des Affaires étrangères, ainsi que les députés et sénateurs des groupes d'amitié franco-iranienne afin que la France condamne ces pratiques de l'Etat iranien, demande et obtienne la grâce des deux hommes.
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21 août 2005 - OutRage!
Iran execution: 100 protest outside Iranian Embassy in London
One hundred people protested outside the Iranian Embassy in London today, 11 August 2005 – coinciding with simultaneous US and European protests against Iran's “tyrannical, homophobic, misogynistic and fundamentalist regime.”
“We condemn the execution of two teenage boys in Iran on charges involving homosexual acts. One of them was a minor at the time of his execution; both were minors when they committed their offences. OutRage! urges an end to the death penalty. We express our solidarity with Iranians campaigning for democracy and human rights,” said protester Aaron Saeed, Muslim affairs spokesperson of the LGBT human rights group OutRage!, which coordinated today's demo.
“The London protest was one of five simultaneous international demonstrations. The others were in Dublin, San Francisco, Paris and Montpellier. These protests were against Iran's use of the death penalty and its persecution of lesbian, gay and bisexual people.
“Among the London protesters were members of LGBT, socialist and human rights groups, and Iranian left-wingers, exiles and asylum seekers; including an Iranian woman whose 16 year old brother was executed and his body dragged through the streets,” said Mr Saeed.
Protest to the Iranian Ambassador:
Tel: 020 7225 3000 Fax: 020 7589 4440
Embassy of Iran: 16 Prince's Gate, London SW7 1PT
If you live outside the UK, protest to the Iranian Embassy in your country.
Visit OutRage!'s Website: Outrage!
Sign on-line petition : Take me there!
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19 août 2005 - Michel Dorais
Une fois le mariage passé...
Maintenant que le parlement canadien a voté l'ouverture du mariage civil aux conjoints de même sexe, on célèbre. Non sans raison ; marquante est cette victoire. Toutefois les acrimonieux débats qui se sont déroulés autour de la redéfinition du mariage nous rappellent une chose : l'homophobie sévit toujours.
L'acharnement avec lequel députés conservateurs, dissidents libéraux et même quelques bloquistes se sont opposés au projet de loi donne à réfléchir. Sous prétexte de défendre de prétendues valeurs morales ou religieuses, furent prononcés des discours condescendants, intolérants, voire méprisants à l'endroit des gais, des lesbiennes, de leurs couples et de leurs familles respectives. La haine de la diversité sexuelle semble encore avoir, hélas, de beaux jours devant elle. D'autant plus que ses menaçants zélateurs, en particulier les Conservateurs, entendent revenir à la charge pour balayer les droits récemment acquis.
C'est souvent au nom des jeunes que les intégristes religieux combattent la reconnaissance de droits égaux pour les gais et lesbiennes. Des prêcheurs de haine aimeraient continuer de leur imposer les préjugés, la peur et la désinformation qui ont si longtemps prévalu face à l'homosexualité. Cette tradition fait toujours des dégâts. Depuis la parution de Mort ou fif, puis de Sains et saufs, je ne compte pas les témoignages de jeunes qui me disent combien il est encore difficile de révéler une orientation homosexuelle. La plupart se découvrent eux-mêmes dans la solitude, sans information pertinente, trop souvent sans soutien. Des jeunes issus de l'immigration, notamment, endurent encore le poids de traditions des plus sexistes et homophobes.
Une nouvelle bataille vient d'être gagnée, mais la guerre à l'homophobie n'est pas terminée. Les opposants à l'égalité reviendront à la charge, tel qu'ils le promettent haut et fort. Les intégristes religieux, en particulier, plus actifs que jamais, ne vont pas désarmer tellement forte est leur intention de faire prévaloir leurs croyances sur les droits civils. Fêtons la fierté de leur résister. Mais restons vigilants et combatifs.
Professeur et chercheur à l'université Laval de Québec, Michel Dorais a d'abord été thérapeute avant de devenir sociologue de la sexualité. Il a publié plusieurs essais et recherches sur la marginalité, la sexualité et la condition masculine, qui ont eu beaucoup de retentissement au Québec et en France. Ce texte a été publié sur le site La Référence, l'actualité de la littérature gaie et lesbienne francophone.
"On vous a dit que chez les Arabes et chez les Perses l'homosexualité était interdite et complètement prohibée, donc inexistante...
Chez les Arabes et chez les Perses, l'homosexualité, bien que considérée à la fois comme un péché et un tabou interdits par la Charia musulmane (Lois coraniques et "Hadith" du Prophète), était néanmoins omniprésente...
Je vous propose de m'accompagner dans ce voyage à travers quelques épisodes de l'histoire arabo-musulmane où l'homosexualité a connu des périodes fastes et des zones sombres de répression." -- Le webmaster de Arabesques en Rose.
Shah Abbas I, (1627), Musée du Louvre, Paris.
Arabesques en rose
5 août 2005 - ActUp Paris
Rassemblement de protestation à Paris
Devant la multiplication des procès, emprisonnements et exécutions dans divers états homophobes, Act Up Paris appelle à un rassemblement jeudi 11 août à 19H sur le parvis de la place Beaubourg à Paris.
La pendaison, le 19 juillet dernier, de deux adolescents de 16 et 18 ans en Iran sous le motif officiel de viol, la condamnation le 13 juillet au Nigéria de deux hommes présumés homosexuels à la mort par lapidation pour "sodomie", des peines de 6 mois à 2 ans d'emprisonnement et jusqu'à 2 000 coups de fouet pour homosexualité en Arabie Saoudite, la liste est impressionnante des pays où l'homosexualité est un crime passible des peines les plus atroces.
Act Up cite encore l'Afghanistan, la Mauritanie, le Soudan, le Nigeria, le Yémen, le Pakistan, les Émirats Arabes Unis au rang des pays punissant l'homosexualité de la peine de mort.
"Pendant ce temps, Jacques Chirac et son gouvernement se murent dans un silence complice. Une attitude que nous avons déjà dénoncée quand Chirac prèfère défendre les intérêts commerciaux des industriels français en recevant à bras ouverts un prince saoudien ou quand le gouvernement remet en cause les acquis fondamentaux en matière d'accueil des étrangers persécutés," proteste l'association.
Act Up se mobilise et a donc décidé d'organiser un rassemblement la semaine prochaine.
Une pétition "Ensemble contre la peine de mort" est ouverte à signature sur le site d'Act Up. Vous pouvez également signer une pétition adressée à l'ensemble des gouvernants européens.
L'association ActUp invite aussi à protester par écrit ou par téléphone auprès de :
l'ambassade du Nigéria en France : Godfrey Bayour Preware (ambassadeur), 173, avenue Victor Hugo 75116 Paris, tél +33 01.47.04.68.65, fax 01.47.04.47.54, e-mail : .
Merci de faire circuler ces infos.
4 août 2005 - Franck Dennis
Exécution de deux adolescents en Iran
De nombreux éléments contradictoires circulent désormais au sujet de la pendaison fin juillet de deux adolescents iraniens.
La thèse du viol d'un jeune garçon par les deux condamnés est avancée comme certaine par plusieurs organisations des droits de l'Homme. Ce point est violemment contesté par Peter Tatchell d'OutRage!, militant engagé mais sincère, et je vous invite à lire son communiqué ci-après. D'autres sources d'information rapportent également des éléments infirmant la thèse du viol...
Cette polémique autour du véritable motif de l'accusation, de la condamnation et enfin de l'exécution de ces deux jeunes garçons me semble particulièrement perverse et, par ricochets, finit par atteindre son objectif : éluder le véritable problème, ou plus exactement les véritables problèmes, à savoir l'existence de la peine de mort en Iran, et la mise à mort d'adolescents, pour ne pas dire d'enfants (le plus jeune des condamnés avait 16 ans).
Allons-nous tolérer plus longtemps ces pratiques : le fouet, la torture, le fer rouge, les amputations, les énucléations, la pendaison d'adolescents, l'exécution d'une balle dans la nuque de femmes sur des terrains de football, la lapidation des femmes adultères, la mise à mort des sodomites ?...
Allons-nous continuer de traiter sur un pied d'égalité les représentants de pays dans lesquels les grues servent à supplicier des garçons et des filles de 16 ans ? Allons-nous continuer de "faire des affaires" avec les représentants de sociétés qui bafouent les droits de l'Homme les plus élémentaires ? Nos institutions ne peuvent-elles se mobiliser que pour obtenir les "Jeuzo" ? Quand aurons-nous la volonté politique de contraindre les dirigeants de ces pays à renoncer à ces pratiques d'un autre âge ?
Je me moque de savoir si les deux jeunes victimes suppliciées en juillet sur une place publique étaient coupables ou non du crime de viol. Dans une société digne de ce nom (et j'applique également cette théorie aux Etats-Unis, où l'on inflige pendant des années une torture psychologique d'une extrême violence aux condamnés à mort, et à la France, qui vient d'être une nouvelle fois mise à l'index pour le sort indigne qu'elle réserve à ses détenus dans des prisons infectes), dans une société digne de ce nom, disais-je, on a renoncé à ces comportements incompatibles avec la dignité de l'homme.
Je suis convaincu, par foi en l'humanité, qu'une société capable de pendre ses enfants au bout d'une grue est condamnée à disparaître tôt ou tard. J'espère qu'en ce qui concerne l'Iran, cette échéance sera brève.
"Quand nous prononçons les mots "progrès", "révolution", "liberté", "humanité", vous souriez dans vos barbes, malheureux théocrates iraniens, et vous nous montrez la nuit où nous sommes et où vous êtes..." Quelle que soit votre foi, votre islam ne peut être l'islam ; votre Loi ne saurait être la Loi parce qu'elle est inique, brutale, et qu'elle ne connaît ni la pitié ni la compassion ; votre avenir ne peut être celui de l'Humanité, qui vous regarde avec effroi ; vous représentez un passé obscur, l'aube de l'humanité.
Primo Levi a écrit : "La douleur est la seule force qui est créée avec rien, sans frais et sans peine. Il suffit de ne pas voir, de ne pas écouter, de ne pas faire."
Je vous invite humblement à méditer ces quelques mots avant de renoncer à protester auprès des autorités iraniennes, pour exiger l'abolition de la peine de mort en Iran et la dépénalisation de l'homosexualité. Vous pouvez contacter l'ambassade d'Iran à Paris à : .
Vous pouvez également signer une pétition en ligne à l'adresse suivante : http://www.petitiononline.com/1021ir/petition.html
Si vous vous sentez concerné(e) par ce combat, merci de faire circuler l'adresse électronique de l'Ambassade d'Iran et d'inviter vos ami(e)s à faire part de leur indignation.
-- Franck Dennis, Webmaster de Triangles Roses
Ci-dessus, à droite : une photo prise en août 2004, après l'exécution en Iran d'une adolescente de 16 ans, Atefeh Rajabi, pour "des actes incompatibles avec la chasteté".
Voir également RAWA, le site de l'association révolutionnaire des femmes afghanes. Pour obtenir une liste de liens vers des sites militant pour l'abolition de la peine de mort dans le monde, cliquez ici.