Toutes les forces homophobes se coalisent et se mobilisent en Russie pour tenter d'étouffer dans l'œuf le premier Festival Gay et Lesbien Russe, qui doit se tenir à Moscou du 24 au 28 mai prochain, en même temps que la première Gay Pride moscovite, prévue pour le 27 mai.
La chaîne de télévision TVT a ouvert les hostilités en diffusant, les 4 et 6 février dernier, une émission particulièrement partiale et subjective présentant l'événement comme une provocation indécente. Iouri Loujkov, le maire de Moscou, a embrayé en déclarant qu'il ne donnerait pas les autorisations nécessaires pour le défilé de la Gay Pride.
Les principaux chefs religieux ont suivi. Le Patriarche orthodoxe s'est dit opposé à ce qu'il considère comme une « agression spirituelle ». Talgat Tajuddin, « moufti suprême » du Directoire Spirituel et Central des Musulmans, a appelé ses coreligionnaires mais aussi les ouailles orthodoxes à protester en masse contre la Gay Pride et à massacrer les homosexuels ! Ces appels aux meurtres ont effrayé non seulement les gays et démocrates russes mais aussi les milieux médiatiques et politiques traditionnellement peu tolérants envers les homosexuels. Même des dirigeants de son organisation ont tenu à se désolidariser de ses propos. Ceux-ci ont déclaré s'opposer également à la tenue de la Gay Pride mais être contre le recours à la violence. Berl Lazar, le Grand Rabbin de Russie n'est pas en reste de ses confrères. Il a déclaré que la Gay Pride serait « perçue comme une insulte non seulement par les croyants mais aussi par une grande majorité des citoyens de Moscou. ».
Merlin Holland, petit-fils d'Oscar Wilde, et invité d'honneur du Festival et de la Gay Pride, a réagi en écrivant personnellement à Vladimir Poutine. Il écrit notamment : "Les homosexuels ne sont pas des terroristes; ils ne sont pas des assassins; ils ne sont pas des fanatiques qui prennent des otages pour atteindre leurs buts ! Ce sont de simples êtres humains qui veulent que leurs droits à la vie normale soient reconnus". "Je ne suis pas un homosexuel (...) mais mon grand-père a été emprisonné en 1895 simplement pour avoir été homosexuel ce qui a détruit finalement notre famille".
Les organisateurs de la Gay Pride ont affirmé être résolus à aller en justice, s'il le faut, pour faire respecter les droits de réunion et de manifestation garantis par la Constitution Russe.
L'homosexualité a été décriminalisée en Russie en 1993. Comme le déclare, dans un communiqué, Louis-George Tin, président du Comité IDAHO (International Day Against Homophobia) : « Ces réactions homophobes ne reflètent pas forcément l'opinion publique car, selon un sondage récent, 51 % des Russes pensent que les gais et lesbiennes devraient avoir les mêmes droits que les autres. Mais il est clair que ces déclarations politiques et religieuses menacent les libertés publiques, et propagent la haine et la violence dans le pays tout entier. Or, qu'on le veuille ou non, de nombreux citoyens de Russie et du monde entier participeront à cette marche, et des députés d'Angleterre, de Belgique, de France, des Pays Bas, du Brésil et du Parlement européen sont également attendus. » -- Francis Lamberg. Rédac'chef
La Lucarne.org
GayRussia (en anglais)
26 mars 2006 - NouvelObs.com
Grèce : les homosexuels interdits d'armée
L'état-major annonce que les homosexuels n'ont plus le droit d'effectuer leur service national.
Pas de bérets verts à la gay-pride. L'Etat-major grec l'a annoncé mardi 28 mars. Les homosexuels grecs sont interdits de service militaire et de carrière dans l'armée.
L'armée confirme ainsi la discrimination mise en avant par l'Eok, une organisation homosexuelle. A la base du problème, un décret présidentiel de 2002 qui prévoit l'interdiction d'intégrer les forces armées aux personnes "souffrant de lourds troubles psycho-sexuels ou de troubles de l'identité sexuelle". C'est d'ailleurs sans doute pour cette raison que du côté de l'armée on affirme que ce nouveau décret ne fait que confirmer un interdiction qui existait déjà.
Un "fichage" discriminatoire
Pour Vangelis Iannelos, militant de l'Eok, la situation était encore pire il y a quelques années. Les raisons d'exemption de service apparaissaient alors en toutes lettres sur le certificat militaire, nécessaire entre autre, à la délivrance du permis de conduire ou pour trouver du travail. Datée de 1996, sa dispense précise qu'il "souffre d'un comportement homosexuel". Un autre homosexuel, a récemment été renvoyé devant une commission psychiatrique par le ministère des Transports.
La commission a estimé qu'il devait suivre un "traitement de six mois" avant d'être autorisé à avoir un permis de conduire. Pour la seule raison que sa dispense indiquait des "perversions sexuelles".
Des améliorations insuffisantes
Désormais, sous la pression de l'Autorité indépendante de protection des données sensibles, la discrétion est aujourd'hui de mise sur les certificats. Vangelis Iannelos tempère toutefois un petit peu : "comme le même papier est délivré pour tous les cas d'exemptions, cela n'arrange pas les choses, car du coup, homosexuels ou psychotiques sont sur le même plan". En février dernier, le Comité grec des droits de l'Homme, un organe officiel de conseil du Premier ministre, avait réclamé, a ce sujet, des efforts anti-discriminatoires. Il n'a visiblement toujours pas été entendu.
NouvelObs.com
26 mars 2006 - NouvelObs.com
Internet : loi antiterroriste au Journal officiel
Opérateurs, fournisseurs d'accès et cybercafés doivent garder un an tout ce qui identifie les communications.
Conformément à la loi antiterroriste du 23 janvier dernier, opérateurs télécoms, fournisseurs d'accès internet et propriétaires de cybercafés devront désormais conserver toutes les données pendant un an, selon le décret paru dimanche 26 mars au Journal officiel .
Les opérateurs conserveront pendant cette durée les informations permettant notamment d'identifier l'utilisateur, les données relatives aux équipements terminaux de communication utilisés, les caractéristiques techniques ainsi que la date, l'horaire et la durée de chaque communication et les données permettant d'identifier le ou les destinataires de la communication.
Après les attentats de Londres
Le gouvernement avait justifié en janvier cette disposition en expliquant que "les réseaux terroristes utilisent de manière intensive les procédés de communication modernes, qui leur permettent d'échanger des informations de façon rapide, discrète et furtive. L'identification des membres de ces réseaux et des menaces terroristes peut être grandement facilitée par l'exploitation" de ces données.
Rédigé après les attentats de juillet 2005 à Londres, le texte accroît également les prérogatives des services de renseignement en développant la vidéosurveillance et en contrôlant les déplacements vers les pays dits à risques, notamment ceux de jeunes Français soupçonnés de faire partie de filières "djihadistes". (AP)
NouvelObs.com
21 mars 2006 - Webmaster
France : cérémonie en hommage à Pierre Seel
Une cérémonie à la mémoire de Pierre Seel, décédé en novembre dernier, se déroulera le 31 mars 2006 sous l'Arc de Triomphe, à Paris, à l'initiative des Oublié(e)s de la Mémoire, dans le cadre du "ravivage de la Flamme" et en présence d'Anciens Combattants .
A cette occasion, les auteurs du site Triangles Roses souhaitent faire savoir qu'ils se désolidarisent totalement de cette manifestation qui, selon eux, ne peut être que dommageable aux objectifs de mémoire qu'ils poursuivent. Ils ne participeront -- ni n'inviteront à participer -- à aucun "ravivage de Flamme" et autre cérémonie de ce type, et insistent sur leur volonté de se dissocier d'une organisation, les Oublié(e)s de la Mémoire, dont ils contestent la représentativité, la pertinence des analyses et la légitimité des moyens.
20 mars 2006 - Jess
France : précarisation (suite)
16 mars 2006 - Charlie Hebdo
France : précarisation
"Il n'est pas facile d'avoir moins de quarante ans sous un gouvernement UMP. De zéro à cinq ans, il faut fournir un certificat attestant que l'on n'est pas génétiquement délinquant ; de cinq à dix ans, il ne faut pas oublier de saluer poliment le policier référent qui nous accueille tous les jours à l'école ; de dix à quinze ans, on a le choix entre le Kärcher et l'apprentissage ; de quinze ans à vingt-cinq ans, c'est la garde à vue -- avec une variante, tout de même, sur le véhicule qui nous y conduit : si l'on fréquente l'université, on a droit au car de CRS, si l'on n'a jamais quitté sa banlieue, on doit se contenter de la Clio de la BAC.
Ensuite vient la "vie active", qui consiste à enchaîner les stages, petits boulots, contrats aidés, CPE et autres CNE. Seule consolation, on devient incollable sur la ronde nuptiale des cafards, que l'on a tout le loisir d'observer sur les murs du squat ou sous l'évier du studio insalubre que l'on partage avec six colocataires... Avec un peu de bol et, naturellement, un teint très clair, on peut espérer connaître une relative quiétude à l'approche de la quarantaine. Si ce n'est pas le cas, il faut vite en profiter, car, dès cinquante-sept ans, ça repart, avec le tout nouveau "CDD Senior", qui permettra aux tempes grisonnantes de retrouver une deuxième jeunesse. Et, accessoirement, de réviser leurs acquis sur les insectes rampants. Certes, tous les pré-quadras ne sont pas systématiquement soumis à ce parcours du combattant. Arthur et Marie de Villepin, Antoine et Delphine Arnault, ou encore p'tit Louis Sarkozy ont obtenu des dérogations. Quant aux jeunes de l'UMP, également dispensés, ils trichent : ils font vieux.
Il n'empêche que la question demeure : qu'est-ce qui pousse la droite à s'acharner à ce point sur une tranche d'âge qui couvre la moitié d'une vie ? La rage de légiférer pour détricoter l'ensemble des filets sociaux et économiques n'explique pas tout."