actualité de la répression dans le monde - juin 2005
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22 juin 2005 - NouvelObs.com
France : La "Marche des fiertés" (Gay Pride) mobilise l'Education nationale
Sept organisations de l'Education nationale (enseignants, parents, étudiants, lycéens) ont annoncé mercredi 22 juin qu'elles participeraient ensemble et appelaient à participer à la "Marche des fiertés lesbiennes, gaies, bi et trans" (ex-"Gay Pride") samedi prochain 25 juin à Paris.
Les responsables des syndicats enseignants FSU, Unsa-éducation, Ferc-CGT, Sgen-CFDT, de la fédération de parents d'élèves FCPE, des syndicats étudiant Unef et lycéen UNL veulent affirmer ainsi "leur volonté commune de combattre à l'école les discriminations liées à l'orientation sexuelle et à l'identité de genre", ont-ils expliqué dans un communiqué.
Cette décision d'appeler à manifester ensemble derrière une banderole commune est une première. Toutefois, elle fait suite à plusieurs initiatives communes menées depuis un an auprès des responsables de l'Education nationale pour "faire reculer préjugés et intolérance" et combattre ces discriminations au même titre que le racisme, ont-ils précisé.
France : Nicolas Sarkozy veut "nettoyer" un quartier de la Courneuve
La Courneuve "nettoyée" : 200 policiers, 1 arrestation
La vaste opération de police menée mardi après-midi dans la cité des 4.000 s'est terminée vers 14h30. Un homme, qui n'est pas lié au meurtre du garçonnet de 11 ans dimanche, a été interpellé. Aucune arme ni stupéfiant n'ont été saisis.
La vaste opération de police menée mardi 21 juin en début d'après-midi dans la cité des 4.000 à La Courneuve (Seine-Saint-Denis), où un garçonnet a été tué dimanche par balles alors qu'il nettoyait la voiture de son père, s'est interrompue vers 14h30, apprend-on de source policière.
Quelque 200 fonctionnaires étaient mobilisés, dont des CRS, des effectifs du RAID, de la Direction départementale de la sécurité publique, ainsi que des experts de la police technique et scientifique, sur le site. Les perquisitions n'ont permis de trouver ni arme ni stupéfiant.
Quatre hommes âgés de 18 à 22 ans, connus pour des affaires d'armes et de stupéfiants, parmi lesquels figurerait le meurtrier présumé du petit Sidi Hamed, sont toujours activement recherchés par le groupe criminel du service départemental de la police judiciaire de Seine-Saint-Denis.
Sarkozy : "Jusqu'au bout"
Lors d'un déplacement à l'Ecole nationale des commissaires de police de Saint-Cyr au Mont d'Or (Rhône), le ministre de l'Intérieur Nicolas Sarkozy a assuré à la mi-journée que "ces opérations iront jusqu'au bout".
Interrogé sur le terme de "nettoyage" de La Courneuve qu'il avait employé lors de sa visite sur place lundi, Nicolas Sarkozy a répondu: "Ceux qui ont été choqués par ce terme devraient être plutôt choqués par la mort d'un enfant de 11 ans".
"Quand on voit des voyous se promener en pleine rue avec des fusils à pompe, moi je dis qu'il faut nettoyer, c'est mon travail. Ce terme a été bien compris par les gens qui vivent cet enfer à La Courneuve", a insisté le ministre.
Le maire "choqué"
Réagissant à la volonté de "nettoyer" le quartier de Nicolas Sarkozy, le maire communiste de la Courneuve, Gilles Poux, s'est déclaré mardi "un peu choqué".
Les magistrats refusent de "nettoyer"
L'Union syndicale des magistrats (majoritaire et modérée) a souligné que l'Etat "devait faire appliquer les lois de la république à tous" et n'était pas là "pour nettoyer", à la suite des propos de Nicolas Sarkozy. "Les voyous vont disparaître, je mettrai les effectifs qu'il faut mais on nettoiera la cité des 4.000", a affirmé le ministre de l'Intérieur.
"Le mot de nettoyage est un mot historique lourd de sens dont il faut éviter l'usage", a ajouté le président de l'USM, Dominique Barella.
Le syndicat a également critiqué "une méconnaissance des nécessités de discrétion d'une enquête judiciaire" dans cette affaire de la part du ministre de l'Intérieur qui a, lors de sa visite, affirmé que l'arrestation des meurtriers était "une affaire d'heures plutôt que de jours".
"Cette annonce est une quasi-incitation des auteurs ou complices à prendre la fuite et à faire disparaître les preuves", a estimé le président de l'USM.
Rassemblement d'hommage
Plus tard dans l'après-midi, environ deux mille personnes, dont de nombreux enfants, se sont rassemblées dans le calme en hommage au jeune garçon. Après une courte marche, le cortège s'est réuni devant l'allée N°20 de la barre Balzac, où le jeune garçon a été tué dimanche.
La famille, les enfants et les habitants y déposent progressivement des fleurs et des messages écrits en classe. La marche silencieuse réunit dans le calme la famille de la victime, le maire Gilles Poux (PCF) ainsi que des enfants de l'école et des autres établissements de la ville.
Des camarades de Sidi, qui était scolarisé en CM2, portent une rose blanche à la main. L'émotion et la colère se lisent sur les visages et sur des petits panneaux confectionnés par les enfants, sur lesquels ils ont inscrit des messages d'adieux.
"Sidi était un jeune garçon indulgent, sportif et sympathique", dit un panneau. "Quand il y a une bagarre, il la désamorce", dit un autre.
Le Mrap dénonce des "propos inacceptables"
Le Mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples (Mrap) a dénoncé mardi 21 juin des propos "inacceptables" du ministre de l'Intérieur Nicolas Sarkozy faisant "un amalgame révoltant" entre sans papiers et tueurs d'enfants.
"Le ministre de l'Intérieur fait un amalgame révoltant entre des immigrés sans papiers et des tueurs d'enfants", selon un communiqué du Mrap évoquant des déclarations du ministre la veille lors d'une visite à la cité des 4000 à La Courneuve (Seine-Saint-Denis) après la mort par balles d'un enfant.
Selon ces propos cités par le Mrap, Nicolas Sarkozy a annoncé "des opérations systématiques en liaison avec le procureur de la République pour aller chercher des armes, pour démanteler des trafics, pour expulser des clandestins, pour rechercher des délinquants et punir des voyous".
"Autant il est naturel que le ministre de l'Intérieur affirme sa solidarité avec les victimes et sa détermination à rechercher les coupables, autant on ne peut accepter la stigmatisation de toute une population qui devrait être soumise à un nettoyage au propre comme au figuré", selon le communiqué.
"Si le Mrap pense que la sécurité est un droit pour tous, il ne peut accepter qu'un ministre de l'Intérieur donne un blanc-seing pour une répression indistincte qui risque de mener à une augmentation des bavures policières qui ont déjà considérablement augmenté ces dernières années", poursuit le texte. NOUVELOBS.COM | 21.06.05 | 19:00
Note du Webmaster de Triangles Roses
La dernière fois qu'on avait entendu parler de "nettoyer" des quartiers, c'était pendant la guerre d'Algérie, et on sait ce que ça a donné : les paras dans la ville, les tortures et les exécutions sommaires. Mais avant, il y avait eu la Gestapo et les Einsatzgruppen, pour "nettoyer" la Pologne et l'URSS de leurs Juifs !
Sarkozy contemple l'Elysée avec une telle convoitise qu'il ne parvient même plus à la dissimuler. Il a les dents tellement longues qu'elles rayent le plancher. Sarkozy est un démagogue prêt à surfer sur toutes les vagues, y compris (et surtout) celles du FN, pour parvenir à ses fins. Et quelles fins !... On voit bien, devant les immeubles de la Courneuve, qu'il n'a pas compris, cet homme proche du peuple, que la première chose à "nettoyer", c'était les façades de ces favelas à la française, de ces bidonvilles en hauteur bien de chez nous ! Mais là, évidemment, il n'y a plus personne pour faire le boulot... Sarkozy, comme G.W. Bush, c'est le degré zéro de la politique dans un pays démocratique. Mais qu'est-ce qu'on a fait pour mériter ça ?...
Espagne : l'épiscopat espagnol appuie la manifestation contre le mariage homo
L'épiscopat espagnol appuie la manifestation organisée le 18 juin prochain pour protester contre le projet de loi qui modifiera le code civil et permettra le mariage des couples homosexuels. La hiérarchie écclésiatique rompt ainsi avec sa tradition de réserve, pour la première fois depuis 1983, où elle s'était prononcée contre le projet de réforme de l'éducation proposée par le gouvernement de Felipe Gonzalez.
Dans une note intitulée «La famille compte», l'épiscopat appelle donc à manifester, considérant que la manifestation contre la loi «est une cause juste qui mérite de la part des catholiques, en particulier, une réponse claire et incisive». Cette prise de position divise profondément les catholiques espagnols dont certains, prêtres, théologues et associations catholiques, dans une lettre adressée aux cardinaux, prennent position et affirment qu'ils ne peuvent pas obéir aux consignes de la hiérarchie de l'Église. «Nous pensons, dit le manifeste, que la doctrine et les normes que les évêques proposent comme exigences catholiques pour le mariage des homosexuels n'ont aucun fondement ni dans la lettre ni dans l'esprit avec l'évangile de Jésus. C'est un problème qui est peut-être discutable juridiquement ou politiquement mais qui ne relève d'aucune révélation ou vérité définitive qui devrait obliger les catholiques et encore moins ceux qui ne le sont pas á s'y opposer.» Plusieurs manifestations ont déjà eu lieu ce week-end pour manifester contre le projet de loi qui devrait entrer en vigueur fin juin. -- Martine Audusseau
L'archevêque de Madrid veut protéger «la dignité naturelle du mariage»
Pour Antonio Maria Rouco, l'archevêque de Madrid, «la famille traverse un des moments les plus difficiles de son histoire». Il demande donc aux pouvoirs publics «de protéger la dignité naturelle du mariage». Il estime en effet qu'en votant le texte de loi sur le mariage des couples gay et lesbiens, le parlement prétend «se servir de l'instrument noble que représente la loi humaine pour dénaturer le mariage et la famille».
Par ailleurs, d'après des sources épiscopales, l'Église, sans y être représentée officiellement, appelle les catholiques à suivre la manifestation organisée le 18 juin à Madrid par le Foro de la famille qui regroupe 5000 associations (soit quatre millions de personnes) et qui défend la famille et ses valeurs confessionnelles. Selon le président du Foro, José Gabaldon, «le mariage assure la continuité de l'espèce et doit être défendu. Le mariage homosexuel est clairement contraire à la Constitution». Quant à l'adoption d'enfants par des couples homosexuels, le Foro s'y oppose totalement et fermement. Le mouvement associatif a recueilli 5000 signatures de parents opposés au projet de loi qui considèrent qu'il n'y a pas eu de débat social sur le texte et que leur opinion n'a pas été entendue. -- Martine Audusseau
Texas : le gouverneur invite les anciens combattants homosexuels à quitter l'État
Dimanche 5 juin, le gouverneur républicain du Texas, Rick Perry, ne s'est pas contenté d'envoyer un signe symbolique à son électorat le plus conservateur en signant dans une école baptiste la loi organisant un référendum en novembre 2005 sur l'interdiction constitutionnelle du mariage homosexuel.
En effet, lors de la conférence de presse, lorsqu'un journaliste lui a demandé ce qu'il dirait aux anciens combattants revenant au Texas après la guerre, à propos de l'amendement constitutionnel, Perry a répondu: «Les Texans ont pris une décision à propos du mariage, et s'il y a un État qui a des positions plus clémentes que le Texas, alors c'est peut-être, pour eux, un meilleur endroit où vivre.»
Plusieurs associations de défense des droits LGBT se sont déclarées scandalisées par de telles déclarations et ont demandé au gouverneur de s'excuser. -- Stéphane Garneri.
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Un an après le mariage de Bègles, le collectif "maires pour l'enfance" a recueilli 11.669 signatures de "maires qui disent non au mariage homosexuel".
Le collectif "maires pour l'enfance", fondé par cinq élus, a affirmé, samedi 4 juin, lors d'une conférence de presse à Paris avoir recueilli les signatures de "11.669 maires qui disent non au mariage homosexuel". Le collectif a envoyé son "appel" aux 36.000 maires de France, selon son porte-parole Franck Meyer (UDF), maire de Sotteville-sous-le-Val (650 habitants) en Seine-Maritime et directeur d'école, selon lequel les résultats ont été "attestés par huissier".
Le formulaire à retourner comportait deux cases à cocher: "je désapprouve tout projet d'instauration d'un mariage entre personnes de même sexe", "je conteste l'implication du maire, en tant qu'officiel d'état civil, dans une célébration de ce type".
La question de l'adoption
Le collectif affirme qu'un tiers des maires a répondu, dont seulement "quatre élus" exprimaient leur désaccord avec l'appel.
Un an après le mariage de deux hommes célébré illégalement à Bègles (Gironde) puis annulé par la justice, le collectif affirme dans une demande d'audience adressée au Premier ministre: "le mariage est bien pour nous l'engagement d'un homme et d'une femme à fonder un foyer", "nous ne désirons pas voir modifié ce qui participe fondamentalement à la construction sociale de notre pays".
"Si les homosexuels obtiennent le droit au mariage, je ne vois pas au nom de quoi on pourra leur refuser la filiation ou l'adoption, s'inquiète M. Meyer. Or, la masculinité et la féminité sont des repères fondamentaux pour le développement psychologique d'un enfant".
"On dira que notre discours est ringard et on nous traitera d'homophobes", a prévu Philippe Gosselin (UMP), 38 ans, maire de Remilly-sur-Lozon (Manche). Alors je dis clairement: "chacun fait ce qu'il veut de ses fesses, entre adultes consentants; il n'est pas question de dire que l'homosexualité est une tare ou une déviance, ce serait ridicule".
"Pour autant, ce n'est pas parce que quelqu'un veut faire quelque chose comme tout le monde - se marier, avoir un enfant - que la société doit forcément l'autoriser. Ce ne sont quand même pas les maires qui ont inventé la différence sexuelle et l'altérité", a ajouté Philippe Gosselin.
Turquie : un objecteur de conscience gay en grève de la faim
En Turquie, aucune organisation gay et lesbienne ne prend publiquement la défense de Mehmet Tarhan, un jeune anarchiste gay ayant subi des mauvais traitements dans la prison où il a été incarcéré en avril dernier après avoir refusé d'effectuer son service militaire.
Des organisations anti-militaristes turques et britanniques s'associent à OutRage, un groupe anglais de défense des droits des gays, pour dénoncer aujourd'hui les multiples attaques et menaces de meurtre proférées par d'autres prisonniers à son encontre, sous le regard bienveillant du personnel pénitentiaire. Craignant pour sa vie, Mehmet a entamé cette semaine une grève de la faim pour alerter l'opinion publique.
L'Internationale des Résistant(e)s à la Guerre appelle à faire pression sur les autorités turques depuis son site http://wri-irg.org/co/turkcampaign-en.htm. -- Fany Torre
Vatican : pas d'«alternative» au mariage et à la famille pour Benoît XVI
Dans une lettre adressée au cardinal Alfonso López Trujillo, président du Conseil pontifical pour la Famille, le pape affirme que «l'Église ne peut cesser d'annoncer que, conformément aux plans de Dieu, le mariage et la famille sont irremplaçables et n'admettent aucune autre alternative».
Benoît XVI confirme la tenue de la Journée mondiale des Familles prévue du 4 au 9 juillet 2006 à Valence, en Espagne. «L'alliance matrimoniale, par laquelle l'homme et la femme constitue une union pour toute la vie, ordonnée de par sa nature au bien des conjoints et à la génération et l'éducation des enfants, est le fondement de la famille, patrimoine et bien commun de l'humanité», précise le pape, qui souhaite participer à cette rencontre.
Benoît XVI a par ailleurs rencontré officiellement son premier élu gay, en la personne de Nichi Vendola, gouverneur de la région des Pouilles. Dimanche, le pape a quitté Rome pour la première fois depuis son élection il y a six semaines. Lorsque l'hélicoptère s'est posé sur le sol de Bari, où le pape devait prononcer une messe en plein air, Nichi Vendola, qui se définit comme gay, catholique et communiste, a accueilli le pape avec un grand sourire. La veille, pourtant, dans un entretien à la presse locale, il avait une nouvelle fois remis en cause la position de l'Église catholique sur l'ouverture du mariage aux couples du même sexe.
Espagne : des évêques appellent à manifester contre le mariage des homos
Le cardinal Antonio Maria Rouco, archevêque de Madrid, et l'êvêque de Malaga, Antonio Dorado, membres de la conférence épiscopale, appelent à participer à la manifestation organisée le 18 juin à l'appel du «Foro» de la Famile, à Madrid, contre la loi qui modifie le code civil et permettra le mariage des couples gay et lesbiens. Ainsi, malgré son devoir de réserve, l'Église catholique prend position contre le gouvernement espagnol.
Antonio Maria Rouco a expliqué lancer cet appel parce que «les initiatives de dialogue avec le gouvernement n'ont pas été prises en compte et qu'elles ne le seront pas». Les deux prélats considèrent que la loi ouvrant le mariatge aux couples du même sexe est «radicalement injuste et préjudiciable au bien commun. Deux personnes du même sexe n'ont aucun droit de se marier entre elles. L'État ne peut reconnaître un droit inexistant à moins d'agir de manière arbitraire, ce qui est contraire à ces compétences».
Officiellement, la Conférence épiscopale ne se prononcera pas en faveur de cette manifestation mais laisse entière manoeuvre aux diocèses pour mobiliser leurs troupes. Par ailleurs, le sénat a commencé aujourd'hui l'examen du projet de loi qui sera ratifié le 30 Juin par le Parlement espagnol.