triangles-roses.org. La persécution des homosexuels sous le régime nazi.

 

 

 

 

actualité de la répression dans le monde - août 2001

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9 août 2001 - Le Temps (Genève)

Chasse aux sorcières contre les homosexuels en Egypte

 

Non à l'homophobieDepuis le 11 mai dernier, 52 Egyptiens sont détenus en prison. Cinquante-deux hommes «soupçonnés» d'être homosexuels. Malgré les réactions des organisations internationales des droits de l'homme, leur procès devant la Cour de sûreté d'Etat du Caire, qui s'était ouvert le 18 juillet dernier, reprendra le 15 août prochain. Les «accusés» risquent jusqu'à 5 ans d'emprisonnement. Diverses manifestations pour leur libération sont prévues dans le monde: l'une d'elles se tiendra à Genève sur la place des Nations le 15 août, jour où se tiendra également la réunion annuelle de la Commission des droits de l'homme de l'ONU. La Suisse, les Etats-Unis et Amnesty International vont envoyer un observateur au procès.

Arrestations violentes

Retour sur les faits (Voir article du Cairo Times plus bas). Le 11 mai, vers 2 heures du matin, les noctambules qui passaient leur soirée sur le Queen Boat, un bateau Night-Club amarré sur le Nil, ont vu débarquer une dizaine de policiers qui se sont livrés à des arrestations. Le bateau était connu pour être un lieu où se retrouvaient des gays, mais pas seulement: il s'agit de l'un des rares clubs au Caire où l'on n'a pas besoin de venir en couple. D'après des témoins de la scène, a rapporté le Cairo Times, les arrestations ont été violentes. Un professeur de médecine de l'Université a notamment été frappé au visage parce qu'il refusait de suivre les policiers. Ceux-ci n'ont appréhendé que des Egyptiens, laissant les quatre femmes présentes et les étrangers tranquilles. Dans un communiqué alarmant daté du 8 juin, Amnesty International se dit «extrêmement inquiète des informations selon lesquelles ces hommes auraient été torturés et maltraités pendant les premiers jours de leur détention». La presse égyptienne a également révélé que les détenus avaient été soumis à un examen médical afin de déterminer s'ils avaient ou non eu des rapports sexuels anals.


Pourtant, rien dans la loi égyptienne n'interdit l'homosexualité. Les chefs d'accusations sont autres: les 52 accusés sont soupçonnés de «comportement immoral» et «d'outrage à la religion», une disposition du Code pénal assez vague qui a permis cette année d'arrêter un écrivain et le leader d'une petite communauté religieuse. Les 52 hommes seront jugés par la Cour de sûreté d'Etat du Caire, un tribunal d'exception dont les décisions ne peuvent être déférées en appel. Une telle procédure viole les dispositions du Pacte international relatif aux droits civil et politique garantissant un procès équitable et dont l'Egypte est signataire.


Grâce à une campagne de presse de dénigrement habilement orchestrée, les médias «révélaient» le lendemain de l'arrestation que les 52 hommes s'adonnaient à des cultes sataniques et qu'ils se livraient sur le bateau à des mariages homosexuels. Lorsque le procureur a enfin démenti ces informations, l'opinion publique s'était forgé une idée fausse de la situation. Certains quotidiens ont même dévoilé les photos, les noms, adresses, emploi de certains accusés. Ce en violation du droit égyptien, ainsi que le rapporte la déclaration conjointe d'Human Rights Watch et de la Commission internationale pour les droits des gais et lesbiennes datée du 3 juillet.


Si les organisations internationales des droits de l'homme ont immédiatement réagi, ce ne fut pas le cas des bureaux locaux. Certains représentants affichant même des positions clairement homophobes: à l'instar du secrétaire général de l'Organisation des droits de l'homme égyptienne Hafez Abu Saada qui a déclaré au Cairo Times: «Personnellement, je n'aime pas le sujet de l'homosexualité, et je ne veux pas défendre ces hommes.» Le journaliste Hossam Bahgat qui avait quitté le Cairo Times peu après cette arrestation qu'il avait couverte pour le journal, avait été engagé par l'Organisation des droits de l'homme égyptienne (EOHR). Dans un article qu'il a rédigé pour un mensuel américain, il a dénoncé l'attitude passive des organisations humanitaire égyptiennes. Ce qui lui a valu d'être licencié sur-le-champ par le «chairman» du EOHR, qui se trouvait être également le rédacteur en chef du Cairo Times.


«Le gouvernement a lancé cette opération pour plusieurs raisons, analyse Hossam Bahgat, de passage à Genève, où Le Temps l'a rencontré. Tout d'abord, la situation économique s'est dégradée depuis ces dernières années: pauvreté, chômage, dévaluation de la livre égyptienne... Faire éclater une telle affaire, c'est une manière de détourner l'attention du public. Il y a des raisons électorales également: les opposants islamistes gagnent de plus en plus de soutien au sein de la population. Afin de les contrer sur leur propre terrain, le gouvernement veut se poser comme le gardien de la vertu publique», ajoute-t-il.
Le gouvernement met donc une pression de plus en plus forte sur la communauté homosexuelle. En janvier déjà, le ministre de la Culture avait autorisé l'autodafé de 6000 de livres du poète Abou Nawas (VIIIe s.) et de ses vers chantant l'érotisme homosexuel. «En tout cas, le gouvernement voulait intimider les gays et il a réussi», confie Hossam Bahgat. Il parle du climat de terreur qui règne désormais dans la communauté homosexuelle. «De nombreux gays ont quitté le pays», dit-il.
Lorsqu'on va sur le site Internet egyptgay.com la première chose que l'on remarque est cet avertissement en lettres rouges: «Attention: la police de sûreté d'Etat égyptienne pourrait vous surveiller. Essayez d'éviter de vous connecter toujours depuis le même ordinateur.» Sur le site, on trouve des mails: dans l'un d'eux figure un appel au boycott de l'Egypte, dans un autre, un Egyptien vivant à l'étranger exprime sa honte. Mais l'attitude de la société égyptienne est plus mitigée. Même s'il y a eu des voix qui se sont élevées lors de l'ouverture du procès pour dire que «les charges sont de la pure fiction», la majorité reste silencieuse. «Ce qui m'inquiète le plus, souligne Hossam Bahgat, ce n'est pas tant l'attitude du gouvernement, que celle de la société égyptienne tout entière. Elle est de plus en plus conservatrice et homophobe. Après l'arrestation des 52 hommes, une femme a témoigné en faveur de son frère arrêté: elle a clamé son «innocence» affirmant que s'il avait été homosexuel, jamais elle ne l'aurait défendu. En Egypte, un homosexuel risque aujourd'hui de perdre son job, ses amis, sa réputation, sa famille, et 5 ans de prison.»

Isabelle Cerboneschi
Jeudi 9 août 2001

www.letemps.ch

 
15 août 2001 - International Gay and Lesbian Human Rights Commission (IGLHRC)

Egypt: Pressure mounts as homosexual trial begins

 
SAN FRANCISCO - The International Gay and Lesbian Human Rights Commission (IGLHRC) issued an urgent call to the Egyptian government, calling for the immediate release of 52 men detained because of their alleged homosexuality.  International pressure mounts on Egypt as the men's trial is due to start August 15.

The 52 men have been in detention since their arrest May 11, 2001.  They are being charged with "obscene behavior" and "contempt of religion." The trial set for August 15 will take place in front of a special Emergency State Security Court.

"We have been monitoring this case since its beginning in May," stated Scott Long, Program Director at IGLHRC. "The Egyptian government hasn't shifted its stance, and human rights defenders in Egypt are in danger. International attention is  now more critical than ever since, under Egypt's emergency laws, the sentences of this court cannot be appealed." Reports from the prison indicate that the men were subjected to beatings and to forensic examinations in order to ascertain whether they had engaged in anal intercourse.  Meanwhile, outside the prison walls, the tightly State-controlled media has engaged in a campaign of vilification against the imprisoned men, referring to them as "Satanists" and perverts.

"This perversion of justice must stop. The government of Egypt must release the men immediately and unconditionally," affirmed Surina Khan, IGLHRC's Executive Director.  "We call on the Egyptian government to
repeal the two-decade old emergency legislation permitting trials with no appeal."

As the men go to trial, international pressure on Egypt grows.  Following IGLHRC's initial action alert on May 16th, the United Nations' Special Rapporteur on the Independence of Judges and Lawyers,  the UN Special Rapporteur on Torture, and the UN Working Group on Arbitrary Detention sent an urgent appeal to the Egyptian government on May 17th.   On July 3rd Human Rights Watch issued a joint statement  with IGLHRC condemning the arrests.  On August 3rd 35 members of Congress signed on a letter drafted by U.S. Representatives Barney Frank and Tom Lantos to Egypt's President Hosni Mobarak, expressing "strong disapproval" over the arrests. On August 15th, the day the trial opens, Al-Fatiha - an international organization of Muslims who are lesbian, gay, bisexual, transgender, or questioning - is organizing an International Day of Solidarity and Morning. Cities where demonstrations and rallies are planned include: Atlanta, Berlin , Canberra, Geneva, London, New York, Paris, San Francisco, Washington DC, and Vancouver.

IGLHRC is a US-based non-profit, non-governmental organization that works to protect and advance the human rights of all people and communities subject to discrimination or abuse on the basis of sexual orientation,
gender identity, or HIV status.

For additional background information see Perversion of Justice; Protest the Cairo Trial!
(
http://www.iglhrc.org/world/africa/Egypt2001Aug.html#Background), and additionally http://www.iglhrc.org/world/africa/index.html#Egypt

> International Gay and Lesbian Human Rights Commission
> 1360 Mission Street, Suite 200 o San Francisco, CA  94103 USA 
> T: 1.415.255.8680
> F: 1.415.255.8662
> E:
http://www.iglhrc.org

For additional information, contact:
Sydney Levy (IGLHRC), +1-415-255-8680 (office), +1-415-577-8680 (cell),

 
30 août 2001 - Tetu.com

Procès des homosexuels égyptiens : l'Islam au coeur des débats

Les témoins à décharge comme l'accusation ont invoqué les principes de l'islam, mercredi, à la reprise du procès devant un tribunal d'exception des 52 Egyptiens poursuivis pour "pratiques homosexuelles" après une rafle dans un boîte de nuit sur le Nil. "La loi abilite la cour de sûreté de l'Etat à examiner cette affaire parce qu'elle comporte une accusation de mépris des religions, et affecte donc la société", a expliqué le représentant du Parquet, Achraf Helal, à l'ouverture de l'audience. "La pratique de la débauche n'est qu'un aspect du mépris des religions", a-t-il ajouté.

Deux des prévenus, Chérif Farahat et Mahmoud Ahmed Allam, sont accusés, outre de pratiques homosexuelles, "d'exploiter la religion musulmane pour propager des idées extrémistes, d'introduire des modifications aux versets du Coran afin de mépriser les religions monothéistes et le  prophète Mahomet, d'inventer un mode de prière différent de la prière musulmane", selon l'acte d'accusation.

Les 50  autres accusés sont uniquement poursuivis pour avoir fait "des pratiques homosexuelles un principe fondamental de leur groupe, afin de créer des dissensions sociales, et de s'être adonnés à la débauche avec des hommes". Le procès, dont la prochaine audience a été fixée au 5 septembre, se déroule devant le tribunal correctionnel de la Haute Cour de sûreté de l'Etat, une cour d'exception dont les verdicts sont sans  appel.

L'audience de mercredi s'est déroulée en présence de représentants des ambassades américaine, canadienne, belge, danoise et suisse, mais sans la participation d'aucune organisation égyptienne de défense des droits humains. Les ONG égyptiennes ont d'ailleurs multiplié ces derniers jours leurs condamnations des pratiques homosexuelles. "Nos activités, fondées sur un mandat populaire, ne peuvent en  aucun cas aller à l'encontre des convictions prédominantes dans la société", a ainsi expliqué le secrétaire général de l'organisation égyptienne des droits humains (OEDH), Hafez Abou Saada. "Ceci n'est pas un procès lié aux libertés, mais une affaire de prostitution", a-t-il affirmé, cité cette semaine par l'hebdomadaire Al-Ahram Al-Arabi, ajoutant que  l'OEDH ne "peut pas approuver les pratiques extrémistes et  anormales".

Selon Amnesty International, le droit de ces hommes à un procès équitable n'est pas respecté, notamment en raison de l'impossibilité de faire appel de la décision. Pour l'association, "cette disposition contrevient à l'article 14(5) du Pacte international relatif aux droits civils et politiques, que l'Egypte a signé et qui précise : "Toute personne déclarée coupable d'une infraction a le droit de faire examiner par une juridiction supérieure la déclaration de culpabilité et la condamnation, conformément à la loi".

 
30 août 2001 - Tetu.com

République tchèque : pétition contre les partenariats homosexuels

Plus de 68.000 catholiques tchèques ont signé au cours des trois derniers mois une pétition contre un projet de loi prévoyant des "partenariats enregistrés" de couples homosexuels, a annoncé mercredi 29 août un responsable du Centre national pour la famille de Brno.

Non à l'homophobieLa pétition sera   remise en septembre à la commission des pétitions du Parlement tchèque, avant l'ouverture d'un nouveau débat parlementaire à ce sujet, a précisé le responsable du centre fondé par la Conférence épiscopale tchèque. Dans une lettre de recommandation, adressée dans les diocèses avec la pétition, les évêques tchèques ont dénoncé le projet de "partenariats enregistrés" d'homosexuels comme un "mariage alternatif" qui "n'apporterait rien de substantiel à la solution des problèmes de ces personnes". Par contre, l'autorisation par la loi des partenariats d'homosexuels "risque de mettre en confusion une partie non négligeable des jeunes qui (...) souffrent de problèmes dans la  recherche de leur propre identité sexuelle", ont estimé les évêques. La pétition souligne "la valeur absolument exceptionnelle du mariage et de la famille pour la société". "L'État accorde aux mariés et aux familles une position légale particulière qui n'appartient à des membres d'aucune autre communauté", rappelle le texte.

Le président de   l'association des gays tchèques, Jiri Hromada, a récemment dénoncé la "démagogie" de cette pétition et accusé l'église catholique de "s'enfoncer dans l'hystérie". Pour soutenir le  projet de loi sur les "partenariats enregistrés", les homosexuels préparent une campagne d'information, des rencontres avec des députés et sénateurs, ainsi qu'une manifestation le 13 octobre à Prague, a-t-il indiqué. Les deux tentatives précédentes de faire adopter une loi permettant d'officialiser la vie commune de couples homosexuels, en 1998 et 1999, ont échoué de justesse, rejetées notamment par les députés chrétiens-démocrates.

Selon un récent sondage, 41 % des Tchèques sont favorables à des partenariats enregistrés d'homosexuels, tandis que 33 % s'y opposent et que 26 % sont indécis (avec AFP).


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